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Le monstre de Pont Rouge sous la loupe dans un nouveau True Crime déroutant

Léo-Paul Dion : Confessions d'un tueur

Les amateurs d'enquêtes policières, de criminalistique et de true crime seront servis dès le 10 novembre à Investigation avec la série documentaire Léo-Paul Dion : Confessions d'un tueur. Toute l'équipe de ce projet a eu un accès exclusif aux journaux de la vie de ce tueur en série, qui a leurré et volé la vie de quatre jeunes garçons dans les années 60 à Pont-Rouge, marquant au fer blanc toute une communauté. Le résultat est à la fois captivant, troublant et pertinent, alors que la question de la santé mentale est plus que jamais de l'avant dans notre société.

Léo-Paul Dion : Confessions d'un tueur retrace en quatre chapitres de 60 minutes les tristes événements qui ont conduit aux meurtres sordides de quatre jeunes garçons en 1963 à Pont-Rouge, tout près de Québec. Me Guy Bertrand, qui fut à l'époque l'avocat de Léo-Paul Dion, a accepté que l'on utilise les écrits de son client pour illustrer ce triste pan de notre histoire québécoise, avec sobriété. À l'époque, l'avocat en avait surpris plus d'un avec un plaidoyer audacieux suggérant que la société était responsable de la création de ce « monstre ». Le tout visait à lui éviter la peine de mort. Il sera finalement assassiné en prison en 1972, après que sa peine fut commuée en sentence à perpétuité.

Ainsi, les téléspectateurs pourront entendre cette histoire, relatée avec les mots durs de ce sociopathe au quotient intellectuel très élevé, ce qui est franchement déroutant. Les passages choisis dans ses textes ne sont pas sensationnalistes ou trop explicites. Pour les réciter, on a demandé à l'excellent Gildor Roy, lui qui avait incarné Léo-Paul Dion à l'époque dans la série de fiction Les Grands procès. Le résultat est saisissant et vous hantera longtemps après votre visionnement. On constate au fil du récit que cet homme a vécu l'enfer avant de lui-même répéter les gestes qu'il avait connus. Rien n'est excusé, mais tout est expliqué.

La réalisation habile de Jean-François Poisson permet de mettre en lumière certains faits méconnus de cette histoire, tout en ne banalisant rien. On donne ainsi la parole aux familles des victimes, toujours aux prises avec des sentiments douloureux, aux policiers qui ont oeuvré dans l'enquête et plusieurs autres intervenants, dont Me Guy Bertrand, qui ont une connaissance accrue de ce dossier judiciaire québécois, images d'archives à l'appui. On permet aussi à quelques membres de la famille de Léo-Paul Dion d'exprimer comment ils ont vécu les choses, ce qui pourrait vous étonner.

À travers cette histoire mise sous la loupe, il est fascinant de voir à quel point les techniques policières et d'interrogation ont pu changer, pour le mieux, au Québec. Il est aussi déstabilisant d'entendre les écrits troublants de cet être paradoxal, à la fois opprimé et bourreau, qui avait de la pitié pour ses petites victimes. Enfin, il est plus que pertinent, notamment depuis les tristes événements de la soirée de l'Halloween dans le Vieux-Québec, de continuer de parler de santé mentale et de la manière dont on peut aider ces personnes aux prises avec des pulsions négatives incontrôlables. Pour ceux qui sont fascinés par ces questions complexes, Léo-Paul Dion : Confessions d'un tueur s'avère un incontournable. Le mardi à 22 h, dès le 10 novembre sur Investigation.