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Larry : Au-delà des limites de la justice

Si vous avez besoin de prendre une petite pause des rayons du soleil et de la chaleur cet été, l’auteur Stéphane Bourguignon (La vie, la vie, Tout sur moi), vous propose d’entrer dans l’univers de Larry, un polar où la quête de justice implique qu’on ne doit pas toujours s’y coller.

Ancien policier infiltrateur, Larry (Benoît Gouin) occupe un poste de gardien de sécurité depuis qu’une enquête qui a mal tourné a semé le doute chez plusieurs de ses collègues quant à son allégeance au corps policier.

Alors qu’il marche simplement dans la rue avec sa femme France (Monique Spaziani) et son petit-fils, une vente de drogue tourne au vinaigre, et le trio se retrouve au milieu d’une fusillade. Résultat : France est atteinte par un projectile dans le bas du dos, et perd l’usage de ses jambes.

Dévasté, Larry décide de renouer avec ses instincts policiers pour prendre les choses en main, et mener sa propre enquête afin de retrouver les voyous impliqués dans ce drame. Évidemment, plus son enquête progresse, plus Larry est envahi par autre chose que la quête de justice et de vengeance.

Et comme le hasard fait bien les choses, le protagoniste devra également faire face à certains démons de son passé dans le détour.

D’emblée, la prémisse de Larry demeure assez simple, et visite la plupart des avenues auxquelles le genre nous a habitués. Policier corrompu, gangs de rue, proxénétisme, tout y passe.

Novice dans le genre, Stéphane Bourguignon ne prétend jamais ici vouloir réinventer la roue. Ce qui intéresse visiblement l’auteur, ce sont les dilemmes, les pulsions et les décisions auxquels pourrait être confronté un individu devant faire face à pareille situation.

Son obsession pour cette affaire allant de plus en plus au-delà des responsables qu’il pourchasse, les choix éthiques et moraux du personnage principal deviennent de plus en plus discutables. Et c’est à l'intérieur de ces zones d’ombres que Larry tire véritablement son épingle du jeu. Car malgré ce qu'il peut prétendre, Larry a aussi ses limites.

Benoît Gouin se révèle d’ailleurs à la hauteur du défi proposé, construisant un protagoniste affable, mais que la vie a passablement écorché. Un observateur silencieux sachant garder son sang-froid, mais dont le détachement émotionnel dissimule des capacités insoupçonnées. 

Larry fait également part d’un certain respect des traditions par l’entremise de sa facture visuelle et sonore. La série nous ramène déjà aux polars des années 1970 grâce aux élans psychédéliques de sa trame sonore, tandis que la réalisation de Patrice Sauvé permet à chaque scène de respirer, et surtout aux principaux personnages de pleinement les habiter.

Stéphane Bourguignon parvient même à introduire quelques pointes de son humour habituel, lesquelles se fondent étonnamment bien aux ambiances glauques vers lesquelles tend plus naturellement l’ensemble. Évidemment, tout est une question de timing, mais aussi de personnages capables de donner un autre ton à une scène sans en affecter la teneur dramatique.

Les trois premiers épisodes de Larry mettent définitivement la table pour un suspense bien dosé, rondement mené, qui se laisse dévorer en quelques séances de visionnement. D'autant plus que tout porte à croire que les choses se corseront plus tôt que tard pour ce cher Larry.

Les dix épisodes de la série Larry seront disponibles à compter de ce jeudi 14 juillet, sur ICI Tou.tv Extra. 

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