Séries plus a fait un retour remarqué à la production originale avec Bête noire, une série en six épisodes qui s'intéresse aux répercussions d'une tuerie dans une école. Étiez-vous à l'écoute? Le sujet était loin d'être facile, mais le traitement que lui a offert la réalisatrice Sophie Deraspe - avec l'aide de comédiens immenses - est juste, respectueux, loin du sensationnalisme.
Après s'être intéressée aux conséquences vécues par la famille du tireur et les familles des victimes, la série s'est ensuite attardée aux influences qui ont pu orienter la pensée et les gestes du tueur. L'enquêteur chargé du dossier a considéré un potentiel complice, alors que la trame est devenue suspens.
C'est ce mercredi, 20 h, que sera présentée la conclusion de ce projet, qui nous aura fait vivre de grandes émotions. Dans ce dernier épisode, on s'intéresse davantage aux victimes collatérales de la tuerie. Ainsi, on donne la parole à cette policière, qui a dû faire face au tireur fou avant que celui-ci n'y perde la vie. Puis, on s'intéresse à ce professeur, qui croyait bien comprendre cet élève, qui devra vivre toute sa vie avec ce sentiment d'inachevé et d'échec. Comment retourner à l'enseignement ensuite? De même, on donne la parole à ce jeune homme qui, par des actions déplacées et insouciantes, a incité à la haine et à la violence. La culpabilité est palpable.
Alors qu'Isabelle Blais, Stéphane Gagnon, Marine Johnson, Sophie Cadieux et Martin Dubreuil nous en mettent plein la vue depuis le début de la saison, avec des performances émotives, la réalisatrice laisse plus de place aux autres personnages dans la finale. Myriam Côté, Guillaume Laurin et Lévi Doré s'illustrent en ce sens. La saison se termine sur un message fort : ne pas donner de visibilité aux tueurs dans des événements comme ceux-ci, pour ne pas glorifier leur violence et leur haine. Ce sujet ne saurait être plus d'actualité, alors que les crimes violents sont en hausse partout sur la planète, dont le Québec, après plus d'une année de pandémie pendant laquelle la santé mentale de tous a été affectée.
Aussi intense que l'introduction de la série, cette conclusion marquera les esprits, mais mérite d'être vue, pour sa portée universelle et son message important. On peut s'attendre à quelques nominations dans les prochains galas pour cette proposition marquante.