Cette semaine, nous apprenions que La voix allait revenir en ondes à TVA, à la place de Star Académie. Plus de détails ici.
La chanteuse Geneviève Leclerc a fait part de son malaise sur ses réseaux sociaux face à l'annonce du retour de la compétition de chant.
« PRODUCTEURS, ARTISTES ....
y’a-tu juste moi qui voit le MALAISE là-dedans? 🤯
Je viens de lire un article sur le retour de La Voix en 2026, au détriment de Star Académie. On y parle de budget, de rentabilité, de décisions économiques. Et je comprends : en tant que productrice, je sais ce que c’est que d’évaluer un projet, d’analyser les coûts, de faire des choix. Rien à redire là-dessus.
Mais ce qui me dérange profondément, c’est qu’on parle de ces émissions comme de simples produits à alterner selon le retour sur investissement — sans jamais parler des artistes qu’on génère année après année », écrit-elle.
« Parce que ça fait maintenant près de 20 ans qu’on produit de la télé-réalité musicale au Québec. Depuis Star Académie, La Voix, Mixmania et d’autres, on crée des bassins d’artistes à répétition, des cohortes de 10 à 20 personnes qu’on met en lumière pendant quelques mois… sans jamais avoir le marché pour les soutenir après.
Moi, j’ai fait La Voix saison 4. C’était en 2016. Il y a déjà 9 ans. Et déjà à ce moment-là, le disque ne se vendait plus, les radios avaient leurs listes figées, et les scènes payantes se faisaient rares. Rien ne s’est arrangé depuis. On sait que le marché est saturé, qu’il n’a plus la place pour absorber ces nouveaux artistes qu’on expose un instant — et qu’on laisse tomber ensuite.
Mais ça ne nous a jamais arrêtés.
Alors aujourd’hui, on nous dit que Star Académie coûte trop cher. Que La Voix est plus "rentable". Très bien. Mais quand va-t-on parler de la rentabilité du côté de l’artiste? Parce qu’un jeune qui sort de là, qui devient son propre entrepreneur du jour au lendemain, n’a pas plus d’outils pour gagner sa vie aujourd’hui qu’il y a 10 ans. Pas plus de subventions, pas plus de place sur scène, pas plus d’espace médiatique.
Alors au lieu de basculer d’un concept à l’autre selon ce qui est le moins coûteux à produire, est-ce qu’on pourrait penser à l’humain derrière ça?
À l’artiste à qui on fait miroiter un rêve, une carrière, une place dans un marché qui n’existe plus?
Moi je demande :
Est-ce que vous dormez bien avec ça, le soir?
Je veux juste être très claire.
Je suis extrêmement reconnaissante envers La Voix saison 4. C’est ce passage qui m’a permis de me faire entendre au Québec. Mais rien n’a été garanti. J’ai dû travailler très, très fort pour bâtir la suite. Et j’ai eu la chance d’arriver là avec plus de 20 ans de métier derrière la cravate. Ce n’était pas facile. Ça ne l’est jamais.
Année après année, ces shows-là ne m’offrent pas du divertissement. Ils m’offrent de L'ANGOISSE
Je pense toujours à ces jeunes artistes.
Qu’est-ce qui va leur arriver ⁉️ »
Une réflexion audacieuse et nécessaire!
La voix sera de retour en ondes, coûte que coûte, à l'hiver 2026.