Publicité
Série en tournage

Éléonore Loiselle est méconnaissable dans son look des années 80 dans Désobéir : le choix de Chantale Daigle

Dévoilement des nominations aux Gémeaux 2022 - Éléonore Loiselle

On vous avait parlé, il y a quelques jours, de la moustache qu’arbore ces jours-ci le comédien Antoine Pilon pour les besoins de la série Désobéir : le choix de Chantale Daigle, basée sur l’histoire véridique de Chantale Daigle, cette jeune Québécoise qui, en 1989, avait été forcée de se battre devant les tribunaux pour pouvoir interrompre sa grossesse, alors que son ex-conjoint Jean-Guy Tremblay voulait l’obliger à garder le bébé.

Lors d’une visite des médias sur le plateau de la production dirigée par le réalisateur Alexis Durand-Brault, plus tôt cette semaine, nous avons non seulement eu un réel aperçu du look d’Antoine Pilon dans la peau de Jean-Guy Tremblay, mais nous avons aussi pu constater combien Éléonore Loiselle (L'Échappée, Cerebrum, La déesse des mouches à feu), qui personnifie le rôle pivot de Chantale Daigle, est méconnaissable avec sa coiffure et ses vêtements tout droit sortis des années 1980. L’allure des personnages de Désobéir… rappellera sans doute des souvenirs à plusieurs au moment de sa diffusion! La série doit aboutir sur la plateforme Crave au printemps prochain.

La scène enregistrée mercredi, dans un restaurant italien de Côte Saint-Luc, aux abords de Notre-Dame-de-Grâce, à Montréal, en était une de flirt entre Chantale Daigle et Jean-Guy Tremblay, destinée à la première heure de Désobéir… ,avant que les deux jeunes personnes ne forment officiellement un couple.

Dans sa grande blouse rose surmontée d'épaulettes, foulard aux couleurs pastelles pâles au cou, Éléonore Loiselle nous a expliqué que ses cheveux bouffants à la tendance de l’époque ne sont même pas une perruque. On ne lui installe qu’une « mini postiche » pour insuffler plus de volume à ses couettes blondes, et c’est tout!

Mais l’actrice a néanmoins dû se préparer minutieusement, physiquement et psychologiquement, avant de se glisser dans les habits soyeux de sa Chantale Daigle. Même aujourd’hui, encore peu de documentation existe au sujet de l’épisode Tremblay c. Daigle. Et Chantale Daigle s’est retirée de la vie publique et n’a pas collaboré directement à l’écriture du scénario de Désobéir…, que signent Daniel Thibault et Isabelle Pelletier (aussi auteurs de Ruptures). Éléonore a donc lu la biographie publiée par Chantale Daigle au sortir de son combat, qui n’est apparemment plus disponible aujourd’hui… et elle dort même avec le livre sous son oreiller!

« J’ai pris des cours de danse, j’ai appris à marcher en talons hauts. La féminité, à cette époque, était complètement différente de la féminité actuelle. Mais Alexis (Durand-Brault) ne voulait pas que je regarde trop d’images d’elle, parce qu’il ne voulait pas en faire une copie conforme. C’est à ce moment-là qu’on se serait trompés. Il voulait que j’apporte mon authenticité à moi », nous a dit Éléonore Loiselle.

Le rôle à tout prix!

Habituée d’être convoquée en audition pour des rôles de « petites bums », Éléonore était prête à se battre pour obtenir le personnage de Chantale Daigle, complètement à l’opposé de sa personnalité. Ce rôle, elle le désirait ardemment, et elle était bien déterminée à convaincre le réalisateur Alexis Durand-Brault qu’il était pour elle! Même si ce dernier lui avait dit non à leur première rencontre, Éléonore a insisté et persisté. Au bout de trois auditions, la jeune femme avait remporté son pari.

« Quand j’ai eu la proposition de ce projet, je n’avais jamais entendu parler de cette histoire. Et ma première réaction a été d’être tellement fâchée qu’on ne me l’ait jamais racontée! Chantale Daigle a marqué l’histoire, et on n’en parle pas assez. C’est une femme importante. Il y a quelque chose, dans sa force à elle, que j’ai trouvée en moi à un moment donné, et un lien d’attachement s’est vite créé avec ce personnage-là. Lire son histoire m’a donné une certaine confiance, une certaine force. Avec ce qui s’est passé aux États-Unis [les nouvelles lois prohibant l’avortement dans certains États, NDLR], ça nous affecte toutes, en tant que femmes, que ce droit soit remis en question », a-telle détaillé.

« Je l’aimais, Chantale Daigle! C’est comme une histoire d’amour. Je suis tombée amoureuse de cette femme-là. Son histoire m’a ébranlée, et je trouve fascinant ce qu’elle a traversé pour en arriver là. »

Qu’espère Éléonore Loiselle à la suite de la diffusion de Désobéir: le choix de Chantale Daigle?

« J’espère que cette femme restera dans la mémoire des gens, dans notre mémoire collective. Je souhaite aussi que ça éveille des consciences, qu’on comprenne ce qu’une femme peut subir. Le sujet de l’avortement regroupe plein d’autres sujets : la violence conjugale, le viol, l’inceste… On n’aborde pas tous ces sujets dans la série, mais pourquoi l’avortement est un sujet que les féministes ressassent toujours? C’est parce que ça en touche plein d’autres également. C’est tellement important qu’on en parle! Il y a tellement peu de séries, de films dédiés juste à ça. Combien de femmes passent à travers et ne savent pas comment ça se passe? C’est un tabou qu’il faut détruire! »

La minisérie Désobéir : le choix de Chantale Daigle, à voir sur Crave au printemps 2023, met aussi en vedette Rachel Graton, Émilie Bibeau, Jean-François Pichette, Patrick Hivon, Alex Bisping, Simon Boudreault et Juliette Gosselin.

Mentionné dans cet article