En 2017, François Morency faisait paraître aux Éditions de l'Homme un recueil de textes mettant en vedette sa famille, qui s'est vendu à plus de 30 000 exemplaires; un succès de librairie impressionnant qui est maintenant adapté pour la télévision. Ainsi, dès le 10 septembre, les téléspectateurs pourront découvrir la cellule familiale toujours rigolote de François Morency dans 13 épisodes bien tassés de 30 minutes. Ici, on mélange fiction et réalité dans un amalgame toujours sympathique. Les adeptes du livre retrouveront des situations connues, mais aussi plusieurs anecdotes inédites enjolivées pour la télévision. À découvrir...
La comédie de situation réalisée par Pascal L’Heureux débute alors que le paternel, Jean-Pierre, vient de prendre sa retraite. Sa femme, Rollande, doit maintenant s'adapter à la présence continuelle de son mari dans la maison alors que celui-ci cherche à faire quelques améliorations étranges, dont cet interphone qu'il faut utiliser avec une éthique beaucoup trop précise. Quant à Rollande, elle prend grand soin de sa famille qui la visite régulièrement à Québec - François Morency en tête - tout en occupant son temps avec la popote et la lecture des romans à l'eau de rose de Danielle Cuivre (Danielle Steele pour les intimes).
François Morency n'a pas hérité de son sarcasme légendaire du voisin. Ses parents ont du bagou et ils s'enfargent souvent dans les trivialités du train-train quotidien, ce qui donne des échanges savoureux toujours empreints d'affection. Le recueil de textes nous donnait un bon exemple de ce que peut être la vie dans la famille Morency et la série est à cette image. Ainsi, les petits sketchs s'enchaînent, avec des intérêts variables. On a toujours le sourire aux lèvres en regardant les prises de bec de ce clan attachant et on rit parfois aux éclats devant certaines situations plus saugrenues. Les segments sur le brassage de la bouteille de Ketchup et la publicité de Célestine (vous comprendrez de quoi il s'agit en la voyant) m'ont pratiquement fait pleurer de rire. Pour le reste, on accompagne cette famille avec un plaisir léger et assumé. La conclusion du troisième épisode - un échange père-fils - est particulièrement touchante.
Dans ce contexte, François Morency est égal à lui-même, toujours aussi caustique et amusant. Ses adeptes ne seront pas dépaysés et retrouveront avec plaisir l'humoriste qu'ils connaissent. Vincent Bilodeau, qui incarne le papa, a la bonhommie et jovialité parfaite pour ce rôle de chef de clan. C'est toutefois Marie-Ginette Guay, bien connue dans la région de Québec, qui vole la vedette en étant absolument craquante. On voudrait tous connaître une Rollande, aimante et drôle, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Dans les trois premiers épisodes fournis aux médias, nous n'avons pas encore vu « Le traitement Singer » qui est à mon sens un moment-clé du best-seller de Morency. J'espère vraiment le voir dans la suite. Les autres comédiens, qui ne sont pas très connus du grand public (ça fait du bien), sont tous bien choisis et efficaces. Ils évoluent dans des décors qui ont été construits pour reproduire la maison d'enfance de François Morency, ce qui ajoute à la crédibilité de l'entreprise.
Sans rien révolutionner, Discussions avec mes parents s'avère sympathique à souhait. On a le goût de côtoyer cette famille qui n'a pas la langue dans sa poche et dont les journées regorgent de petits instants cocasses. Certains sketchs sont plus intéressants que d'autres, mais un fil d'Ariane les traverse tous : l'amour. On croirait voir les membres d'une vraie famille. C'est beau à voir et ça agit même comme un baume. Est-ce que le succès public sera au rendez-vous? Il faudra voir si les téléspectateurs embarquent dans cette comédie parfois décousue, par moment redondante, souvent décoiffante, mais toujours chaleureuse...
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