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Des scènes bouleversantes concluent Avant le crash : Éric Bruneau commente la finale

Avant le crash
*Si vous n'avez pas vu l'épisode de ce lundi 10 novembre d'Avant le crash, nous vous conseillons de cesser votre lecture maintenant. Des détails importants de l'intrigue sont abordés ci-dessous.

C'est dans l'émotion la plus totale que s'est achevée, ce lundi, la série Avant le crash, avec une finale dans laquelle les auteurs, Kim Lévesque-Lizotte et Éric Bruneau, ont évité les facilités. Cet épisode bouleversant a culminé avec le décès de la jeune Florence, incarnée par la formidable Irlande Côté, une mort qui ne pouvait laisser personne indemne, devant comme derrière la caméra. Avec elle s'éteignait un regard rempli d'espoir et d'humanité sur le monde qui l'entourait. Nous avons versé quelques larmes...

En marge de la diffusion de cette conclusion, nous avons eu le plaisir d'en discuter avec l'auteur et comédien Éric Bruneau, qui a offert une partition complexe tout au long des trois saisons de la série, mais plus particulièrement dans cet ultime épisode, tandis que son personnage découvrait le corps inanimé de celle qui l'avait accompagné contre vents et marées dans les dernières années de la fiction. Ils avaient juré de ne jamais s'abandonner, le sort en a décidé autrement.

D'emblée, Éric Bruneau tient à préciser quelque chose : « C'est une overdose non intentionnelle. C'est un peu comme le cas qui est passé à Tout le monde en parle. Elle n'a pas pris la bonne pilule... C'est pour ça qu'elle dit "j'arrive, je m'en viens au bal", son message, c'est un message d'espoir. Maintenant, la dope sur la rue, il y a vraiment des choses qu'il ne faut pas prendre, c'est trop fort. »

Il explique comment il en est venu, avec sa coautrice et conjointe dans la vraie vie Kim Lévesque-Lizotte, à imaginer cette finale : « C'est à la fin de la saison 2, avec Sophie Deschênes, la productrice, on a loué le Cinéma Beaubien et on présentait les épisodes de 19 et 20, les deux derniers épisodes de la saison, à l'équipe. Après ça, on est allés prendre une bière. Il fallait qu'on commence à créer une courbe de saison, pour la saison 3. Je parlais avec ma productrice. J'ai fait "j'ai quand même une idée. Kim et moi on en a parlé. Ils ne vont pas tous survivre". Elle a fait "non, Marc-André va mourir". J'ai regardé Sophie, "Non, pas Marc-André. Florence va mourir". Elle a fait, "hein?" Le vrai crash, ça va être si on tue l'espoir de la jeunesse, de la génération d'après. C'est la première fois qu'on a su que Florence allait mourir dans la saison 3. »

Si tu n'es pas capable de donner de l'espoir à la génération d'après, ça, ça va être une vraie claque.

Il poursuit : «  Tout ce qu'il y avait en attendant, c'était du bruit pour faire... C'est un faux coming-of-age. On l'a libérée, elle tombait en amour, elle allait bien. Puis, tous les adultes ne la regardaient plus. À la fin, ce n'est pas pour rien, pendant le mariage, tout le monde fait comme "Quoi? Arrête, tu gosses! " Ils lui parlent tous de même. Ils ne lui donnent plus d'attention. Ils sont trop pris par eux-mêmes. Mais ça, avant même d'écrire une ligne, on le savait. »

Éric nous raconte comment ces dernières scènes se sont tournées sur le plateau : « C'est une journée, c'est un après-midi à l'hôpital, avec les gars aussi. Je me rappelle qu'on mettait de la musique sur le set en le faisant. Il n'y avait pas de dialogue. Donc on mettait de la musique et ça nous permettait d'embarquer direct dedans. Il y avait le mouvement de caméra avec la musique. Je me rappelle, on se retournait et les gens de l'équipe pleuraient. Ils pleuraient quand ils voyaient notre réaction dans le corridor. Ils pleuraient quand Mylène flattait les cheveux de sa fille. »

C'était plutôt chargé, mais en même temps, c'était beau.

En ce sens, le scénariste et comédien témoigne du travail accompli par toute l'équipe : « Je n'aurais pas pu espérer de meilleurs comédiens. Quand on a commencé à écrire, il y avait des personnages, puis après ça, les dernières années, on a écrit pour des acteurs. On écrivait pour eux. J'ai vécu avec eux. Sans eux, il n'y a pas de show, en fait. Il y a un show, mais il n'est pas aussi bon. À chaque étape, t'as besoin de la bonne personne au bon poste. C'est bon parce qu'on avait les meilleures personnes pour les rôles à chaque poste. Stéphane Lapointe aussi, le réalisateur, c'est rendu un complice immense. »

Il n'y a rien qui va m'avoir pris autant d'énergie qu'Avant le crash, de l'écrire, de le jouer et de le coproduire. Artistiquement, il n'y a rien de comparable à ça. Je n'avais jamais connu quelque chose d'aussi prenant... Puis en même temps, aussi galvanisant et où t'apprends autant.

Pour celles et ceux qui s'interrogent sur le fait de clore cette série après trois saisons, Éric Bruneau juge qu'il était temps : « On a envie d'écrire autre chose. C'est huit ans de ma vie Avant le crash. J'ai envie d'aller voir d'autres univers aussi. [...] Là, tu vois, j'aimerais ça juste recommencer à aller jouer pour d'autres personnes. »

Nous avons bien hâte de voir où la suite va nous mener.

Les trois saisons d'Avant le crash sont disponibles en rattrapage sur l'Extra d'ICI Tou.tv.