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Controverse : La production de Si on s’aimait à la défense de Louise Sigouin

Visionnement de presse de Si on s'aimait encore

Il y avait un abcès à crever lors du visionnement de presse de Si on s’aimait encore, jeudi, à TVA, et la production n’a pas fait de détours pour l’éviter en table ronde avec les journalistes.

Rappelons les faits : en avril 2022, le quotidien Le Devoir révélait que Louise Sigouin, vedette du docu-réalité Si on s’aimait depuis 2020, faisait l’objet d’une enquête de l’Ordre professionnel des sexologues du Québec (OPSQ) pour avoir failli à son code de déontologie. Le Devoir avait parlé, sous le sceau de la confidentialité, à quatre participants des trois saisons de Si on s’aimait (diffusées au printemps 2020, et au printemps et à l’automne 2021, à TVA), qui considéraient que Louise Sigouin avait « failli à ses obligations déontologiques pour faire de la "bonne télé" », indiquait le journal.

Rappelons que la dernière saison de Si on s’aimait ralliait un auditoire moyen de 824 500 téléspectateurs, et que les cotes d’écoute des trois chapitres cumulées s’élèvent à une moyenne de 2,2 millions de personnes. Deux livres et un jeu de cartes sont également dérivés de la franchise.

Un an plus tard, en avril 2023, Le Devoir effectuait un suivi de l’affaire, annonçant que Louise Sigouin avait été officiellement condamnée par l’OPSQ à une amende de 35 000 $ et à une suspension de six mois pour avoir enfreint son code de déontologie. Louise Sigouin a volontairement quitté l’OPSQ en mai dernier – ce qui fait qu’elle ne porte plus le titre de « sexologue » dans sa pratique, ni à Si on s’aimait, où on lui accole plutôt l’appellation d’« experte en accompagnement relationnel » – et a plaidé coupable, a spécifié Le Devoir, aux neuf chefs d’accusation qui pesaient contre elle, relativement à deux plaintes qui la visaient. Showbizz.net revenait sur l’affaire ici et ici.

Toute la gomme avait donc été déployée au visionnement de presse de Si on s’aimait encore – qui viendra en aide à cinq couples en difficulté à compter du 1er mai – dans un studio de TVA, pour rassurer la galerie. On avait invité à l’événement les candidats de cette nouvelle déclinaison du concept, tous heureux et disposés à s’adresser aux médias, et tant le producteur Duo Productions que TVA ont réitéré que cet épisode difficile est maintenant « derrière » eux.

« Il n’y a pas d’abcès », a martelé la productrice Anne Boyer. « Louise continue le même travail. Elle n’est plus sexologue, mais Louise a pratiqué presque 13 ans avant l’arrivée de l’Ordre [OPSQ] et elle pratique depuis 30 ans. On s’est rendu compte – et on ne le savait pas – que certaines choses qu’elle fait sur "Si on s’aimait" sont incompatibles avec son code de déontologie, l’aspect le plus évident étant celui de la confidentialité. Louise a reconnu la culpabilité, elle a réglé ça, et elle repart à neuf, comme experte en accompagnement relationnel. C’est vraiment, pour nous, une page de tournée. Louise continue son travail pareil. »

Est-ce que les plaintes des anciens participants rapportées par Le Devoir, voulant, entre autres, que Louise Sigouin les « dénigrait » pendant le tournage, ou que la production soit intervenue au détriment de leur bien-être pour offrir un bon spectacle, ou que leur image avait été déformée à l’écran, sont fondées? Est-ce que tout est vraiment mis en œuvre, pendant les enregistrements de Si on s’aimait, pour favoriser l’expérience positive des candidats?

« Il n’y a rien eu de fait pour préjudicier les gens », a maintenu Anne Boyer, qui soutient que les reproches des plaignants trouvent probablement racine davantage dans une perception d’eux-mêmes qu’ils n’ont pas aimée en se regardant à l’écran, et dans les réactions découlantes sur les réseaux sociaux. « Quand tu te vois à la télé, peut-être que le choc peut être plus grand pour certains ».

« Je trouve ça dommage, parce qu’on a traité tout le monde avec la même bienveillance », a-t-elle ajouté. « C’est vraiment au centre de nos préoccupations. Il y en a qui l’ont mal vécu. Bon… Nous, on a mis en place mille choses, depuis l’an un, pour prendre soin des participants. Maintenant, une fois que la diffusion est commencée, quand ils voient les réactions des gens, je pense que c’est ça, qui a été difficile. Mais tous les tournages ont été faits avec la même bienveillance. On ne l’a pas été moins à l’an un, ou l’an deux, que maintenant; on a été bienveillants de la même façon pour tout le monde. »

À tout moment, les participants de Si on s’aimait peuvent décider de quitter le bateau, a juré Anne Boyer, et ce, malgré les contrats évoqués dans certaines plaintes. Et si un candidat n’est pas à l’aise avec un « devoir » imposé par Louise Sigouin dans le cadre de la démarche, il a la possibilité de le refuser.

« Bien sûr qu’on signe des contrats, on fait de la télé. Mais tous les participants qui ont choisi de quitter l’aventure, ont quitté l’aventure. Tous. La seule affaire qu’on leur demandait, c’était de faire un dernier tournage pour conclure. On fait de la télé! Mais personne n’est resté là de force, jamais. Même pour le bien-être de notre série, on ne pourrait pas avoir quelqu’un gardé de force. »

« Pour nous, c’est autant du contenu si un participant refuse de faire un exercice », a complété le réalisateur Dominic Robert.

Duo Productions – qui dit ne pas avoir voulu s’embarquer dans un procès contre les ex-participants qui ont dénoncé, et qui ne souhaite « basher » personne sur la place publique – et TVA ont rappelé que, sur la quarantaine de volontaires passés par Si on s’aimait, seulement deux ou trois ont exprimé des doléances. Et que, du lot de satisfaits, Vicky, Sébastien et Jonathan se sont portés à la défense de l’émission dans la tempête sur les réseaux sociaux. De plus, le tapage médiatique n’aurait pas eu d’incidence sur le nombre d’inscriptions pour les éditions subséquentes de Si on s’aimait.

« La personne qui fait le plus de tapage a adoré se voir. On lui a présenté l’intégralité de ses épisodes, et il était ultra content. À la diffusion, devant les réactions du public, c’est là que ç’a dérangé... », a souligné le réalisateur Dominic Robert, avant d’être approuvé par la productrice Anne Boyer : « Il nous a remerciés. On a des courriels de lui disant : "Si vous voulez que je revienne, je vais revenir, je suis tellement content…" Mais quand il a vu les commentaires sur lui sur les réseaux sociaux, là, il n’a pas aimé ça. Nous, on n’a pas de contrôle là-dessus. »

« On n’a pas le goût d’embarquer dans un cirque médiatique, ça ne nous tente pas », a terminé Anne Boyer. « On aime mieux se concentrer sur ce qu’on fait de bon, et ce que les gens aiment de l’émission. La bienveillance est au coeur [de la démarche] depuis le début. On a été extrêmement présents pour tout le monde, on a passé des heures et des heures au téléphone pour les rassurer, les aider, leur donner du soutien, et on a payé des séances chez le psychologue. C’est au coeur de nos préoccupations. »

La production affirme en outre que jamais le retour de Si on s'aimait n'a été remis en question malgré l'affaire.

Si on s’aimait encore – qui précédera la prochaine édition de Si on s’aimait avec des célibataires, qui sera diffusée voici quand – prendra l’antenne de TVA le lundi 1er mai, à 19 h.