À la base, créer une série ou une suite à un classique des années 80 est un petit jeu dangereux. Nombreux sont ceux qui ont tenté l'expérience, pour se rendre compte de la complexité de l'entreprise, voire se casser le cou. À l'encontre de plusieurs, la série Cobra Kai, offerte dès maintenant sur Netflix, réussit là où d'autres ont échoué, nous offrant au passage un divertissement de haut niveau qui vient jouer avec la fibre nostalgique.
Cobra Kai se déroule 30 ans après les événements présentés dans le film Karaté Kid de 1984. On retrouve Daniel LaRusso (Ralph Macchio), désormais couronné de succès, mais qui peine à maintenir l'équilibre dans sa vie sans les conseils avisés de M. Miyagi. Il devra affronter son ancien rival déchu, Johnny Lawrence (William Zabka), qui cherche à laver l'affront en rouvrant son dojo Cobra Kai.
Vous n'êtes pas convaincus? Attendez d'avoir visionné le premier épisode avant de vous faire une idée. Le résultat mettra chaos toutes vos appréhensions. Il y a tout ici pour faire un bon divertissement : une trame narrative qui nuance et approfondit un film culte (bien qu'elle soit prévisible), des acteurs de talents qui reprennent leurs rôles plusieurs années après, des nouveaux venus charismatiques, des références au long métrage original à la tonne et beaucoup d'humour. Rien de très intellectuel, mais du gros plaisir. En gros, on s'amuse grave en visionnant Cobra Kai, en plus de replonger dans de bons souvenirs cinématographiques, appuyés par plusieurs images d'archives et une trame sonore 80's franchement bonne.
On retrouve William Zabka, qui interprétait à l'origine le rival de Daniel-San, Johnny Lawrence, celui-là même qui perdait en final du tournoi de All Valley. Celui-ci a bien sûr vieilli, mais il nous fait la preuve qu'il a bien sa place devant les caméras. Son personnage est intense, déboussolé, nuancé, captivant. Difficile de détacher notre regard de celui-ci alors qu'il marche dans le chemin de la rédemption, jalonné d'embûches et de défis. À ses côtés, il est bon de retrouver Ralph Macchio, qui nous rappelle les enseignements pacifiques de M. Miyagi et agit comme catalyseur de nostalgie. La jeune distribution qui les accompagne - Xolo Maridueña, Tanner Buchanan, Mary Mouser, Jacob Bertrand - ne manque pas de mordant. Vous aurez même droit à une apparition surprenante dès la fin de la première saison.
Depuis son lancement au Canada à la fin août, Cobra Kai figure dans le top 10 des séries les plus regardées sur Netflix. Pourtant, elle était offerte sur YouTube Red depuis 2018 et nous n'en avions pas entendu parler. Sous la houlette du géant du visionnement en ligne, la série bénéficiera de la lumière qu'elle mérite, ce qui n'est pas sans rappeler la petite histoire d'une certaine Casa de Papel. Grand bien lui fasse, parce que Cobra Kai mérite beaucoup d'amour! En plus, Netflix a déjà confirmé une troisième saison. En attendant, n'hésitez pas à plonger dans les 20 épisodes déjà offerts. Ça casse tout!