Le 24 août 1996, Guy A. Lepage a perdu son frère, Bruno.
Ce dernier s'est enlevé la vie. Afin rappeler que le suicide n'est jamais une solution, il a partagé sa version des faits.
Attention, c'est troublant!
« Mon frère était disparu deux jours plus tôt.
Je m’étais rendu au poste de police de mon quartier pour signaler sa disparition.
J’étais inquiet et pourtant tout semblait bien aller pour lui. Trois semaines auparavant, il m’avait annoncé que sa conjointe était enceinte et qu’il aimerait que je sois le parrain de son enfant. Mon frère aimait beaucoup les enfants, (il adorait mon fils Théo) et sa voix était joyeuse au téléphone. J’ai accepté, évidemment.
La police m’a appelé pour me dire de me rendre au coin de Henri-Bourassa et Pie IX. Mon frère habitait pas très loin. Arrivé au lieu de rendez-vous, un policier m’attendait dans une voiture banalisée. Il m’a conduit sur le bord de la rive en faisant un grand détour afin d’éviter les nombreux badauds qui regardaient derrière les cordons de sécurité.
On m’a fait entrer dans une tente et on m’a présenté un coroner. Le corps de mon frère, repêché dans la Rivière-des-Prairies reposait par terre. Je devais l’identifier ce qui fut très difficile car l’eau avait déjà fait des ravages. Son portefeuille et ses vêtements étaient cependant les siens.
Mon frère était schizophrène. Il avait eu plusieurs épisodes difficiles dans sa vie mais depuis quelques années, il était médicamenté. Pour une raison obscure, il avait arrêté sa médication quelques semaines plus tôt. Ses démons sont réapparus. Il a décidé de les chasser définitivement.
Ça fait 25 ans aujourd’hui.
Le suicide est une solution définitive à un problème temporaire. »
Rappelons que Guy A. Lepage avait aussi partagé un texte poignant pour souligner l'anniversaire du décès de sa mère le mois dernier. Lisez le tout ici.
