Toute la communauté montréalaise est ébranlée, depuis mardi, par le décès de la fillette de 7 ans happée mortellement par une voiture dans l’arrondissement Ville-Marie. L’enfant, une petite Ukrainienne arrivée avec sa famille au Québec pour fuir la guerre, a été victime d’un délit de fuite alors qu’elle marchait pour se rendre à l’école.
Ève Landry habite le quartier où s’est joué le drame et se trouvait de surcroît à un coin de rue du terrible événement lorsqu’il s’est produit, avec sa fille de 5 ans. Mère et fille n’ont pas vu l’accident en soi, mais ont été témoins du déploiement policier qui l’a suivi. Ève Landry, aussi maman d’un garçon de 4 ans, a assisté avec son petit clan, mardi, en début de soirée, à la veillée aux chandelles qui avait été organisée en soutien à la famille éplorée.
L’actrice est d’ailleurs membre du Comité de la rue Fullum, une initiative citoyenne travaillant à améliorer la qualité des infrastructures municipales de ce coin de la ville et la sécurisation des artères très fréquentées par les piétons.
Le mot s’est rapidement passé qu’Ève Landry était à proximité de la collision et, mercredi, l’actrice était sollicitée de toutes parts pour accorder des entrevues à ce sujet. Elle en a refusé plusieurs pour ne pas avoir à continuellement revenir sur le drame lorsqu’elle rencontre les médias, mais elle a consenti à en glisser quelques mots à Showbizz.net lors du visionnement de presse de la nouvelle série À coeur battant, dans laquelle elle tient le rôle de Gabrielle Laflamme, une procureure de la Couronne investie à éliminer les violences familiales et intrafamiliales.
« Je tiens quand même à dire que nous, les parents, si on ne l’a pas dit mille fois que ce tronçon de rue [le coin Parthenais et de Rouen, où a eu lieu la collision, NDLR], était dangereux, on ne l’a pas dit une fois. On l’a tellement répété, répété…! Et il n’y a pas juste cette rue-là; tout le quartier est une autoroute », a posément déploré Ève Landry.
Cette dernière a expliqué que son arrondissement est encadré de « deux routes hyper rapides », D’Iberville et De Lorimier. Suivant la cadence automobile, la vitesse sur Fullum a également augmenté avec les années, au même titre que sur la rue Sherbrooke.
« Et avec le trafic créé par le pont-tunnel, les gens perdent patience et ce sont les petites rues où, nous, on marche tous les jours avec nos enfants, qui écopent. Et il n’y a pas de brigadiers à chaque petit coin de rue. Alors, surviennent des drames comme il est arrivé hier, qui pourraient être évités si les gens conduisaient prudemment, s’ils faisaient leur stop... »
« Pas la faute des parents »
Citant l’organisation Piétons Québec, qui se porte à la défense collective des droits des piétons, Ève Landry a rappelé que « les parents et les enfants n’ont rien à se reprocher dans cette histoire-là ».
« Ce sont les infrastructures autour qui sont défaillantes. Quand on habite dans un quartier, il faut habiter notre quartier. C’est normal de se promener à pied. Peu importe l’âge qu’on a. La petite fille de 7 ans était avec sa grande sœur. Elle se rendait à l’école tous les jours, elle connaissait ce chemin par coeur. Ce n’est pas son erreur à elle. Nous, on s’approprie notre quartier, on s’organise pour être bien dedans. Si les infrastructures autour sont défaillantes, ce n’est pas la faute des parents. Je trouve que c’est bien important de le répéter. Nous, on fait tout pour rendre notre quartier vivant et habitable, alors on veut qu’il soit sécuritaire. Après, il faut qu’on nous aide du côté de la Ville. »
Ève Landry affirme d’ailleurs applaudir les mesures déployées dans le Plateau-Mont-Royal, où les nombreuses rues à sens uniques compliquent peut-être les déplacements, mais les ralentissent et les diminuent aussi par le fait même. « S’il faut qu’on le fasse avec Centre-Sud pour le protéger, il faudra le faire, parce qu’on ne veut pas que d’autres drames comme ça arrivent. »
Ève Landry compte relayer sur ses réseaux sociaux les informations relatives à la collecte de fonds qui sera mise en place pour aider la famille de la petite victime.
Vous pouvez lire ici notre critique complète d’À coeur battant, qui prendra l’antenne d’ICI Télé le mardi 10 janvier, à 20 h.
