Octobre 2022 a marqué le triste cinquième anniversaire du décès de Clément Ouimet, jeune cycliste happé par une voiture sur la voie Camilien-Houde, à Montréal, le 4 octobre 2017.
Le garçon était l’amoureux de Livia Martin. La comédienne et fille de l’humoriste Maxim Martin, qui faisait alors ses débuts devant la caméra dans la comédie Max et Livia, a ainsi vécu un deuil déchirant. Une perte qu’elle a dû traverser dans une certaine mesure publiquement, le tragique événement ayant été largement médiatisé et ayant relancé le débat sur la cohabitation sécuritaire entre cyclistes et automobilistes dans la métropole. Une douloureuse épreuve pour l’adolescente de 16 ans que Livia était alors.
Heureusement, cinq ans plus tard, la jeune femme se dit sereine. Elle l’affirme avec sincérité, un large sourire aux lèvres, en entrevue avec Showbizz.net. Même si elle reconnaît que la vie l’a forcée à devenir adulte un peu plus rapidement qu’elle ne l’aurait dû.
« C’est sûr et certain, mais c’est l’une des choses qui m’a rendue le plus forte », nous confie Livia. « À mon âge, 21 ans, j’ai tellement de chance d’être aussi forte et d’avoir vécu tellement d’affaires! J’ai énormément de conseils et de support à apporter. Ça fait en sorte que je peux apporter de l’aide aux gens. Je peux moi aussi apporter quelque chose à quelqu’un, puisque j’ai vécu des affaires intenses. C’est beau, dans un certain sens, de voir que quelqu’un est capable de se tenir. J’espère que ça peut influencer des gens. Et je me comprends mieux que jamais. Si j’ai de la peine, si je ressens un sentiment, je sais me focaliser sur moi. J’ai tellement d’outils pour mon jeune âge! »
De l’aide et du recul
Livia Martin avoue qu’à l’époque, elle a trouvé un peu difficile d’encaisser le drame sous les yeux de tout le Québec, même si elle comprenait qu’il en soit ainsi.
« Moi, je n’ai pas demandé à ce qu’on me pose des questions dans les médias, après. Même si ce n’est pas méchant, veux, veux pas, l’humain derrière moi n’était tellement pas prêt! Ton cerveau "freeze", quand tu vis un choc post-traumatique. Je n’étais pas en mesure de donner les bonnes affaires aux gens. J’aurais peut-être préféré avoir du recul avant toute chose. Mais je considère quand même comme une chance de pouvoir avoir une voix et me faire entendre par le monde, parce que ça peut effectivement aider énormément de gens. Je ne suis pas la seule à avoir vécu ça. »
Aujourd’hui, la créatrice de contenu, fraîchement diplômée en design d’intérieur, possède un plus grand recul pour aborder le sujet posément.
« J’ai fait de la thérapie pendant trois ou quatre ans. Encore aujourd’hui, si je ne vais pas bien, il n’y a aucune question; je vais aller chercher de l’aide! Mais, à 21 ans, en ce moment, je vais extrêmement bien. Je suis capable d’être une bonne structure pour moi-même et les gens autour de moi. C’est hot, quand on y pense, dans un certain sens ; je ne souhaite ça à personne, mais c’est ce que tu fais avec les choses qui t’arrivent, qui comptent. Je me suis servi de ça comme une boule de force, et je suis fière de ça à 100%! »
Encore maintenant, Clément fait partie de la vie de Livia, même s’il n’est plus présent physiquement, assure cette dernière.
« Sa famille est comme ma famille. Je les appelle mes beaux-parents quand même. Je suis encore proche de ses amis. Ç’a rapproché énormément de gens. Moi, je le porte toujours dans mon coeur. Et je l’ai apporté à "Sortez-moi d’ici!"; il était là quand j’avais des moments faibles… Je dis souvent que je le trimballe avec moi partout! »
Une cause significative
Justement, en tant que participante à la téléréalité extrême Sortez-moi d’ici! (dont nous vous parlons plus en détail ici), Livia Martin devait jouer au nom d’une cause, à laquelle elle s’engageait à remettre son grand prix de 100 000 $ si elle gagnait face à ses adversaires Jean-François Mercier, Nathalie Simard, Colette Provencher et plusieurs autres. L’émission prendra l’antenne le 19 février prochain. Et l’organisme choisi par Livia était la Fondation jeunes en tête, qui se consacre à prévenir la détresse psychologique chez les jeunes.
« Ce sont des ressources d’aide pour les jeunes affectés, mais aussi pour les gens externes aussi concernés, qui apportent de la compréhension et du support et défont les stigmates. C’est cool, de pouvoir avoir des outils dans ta boîte à outils! Moi, c’est comme ça que je le vois », complète sagement Livia.