Certainement l'un des groupes les plus populaires auprès des Québécois, Muse attire l'attention à chacune de ses présences en ville, que ce soit pour le talent déployé sur scène, les nombreux albums acclamés par la critique ou la surcharge post-apocalyptique exploitée dans la mise en scène, les décors et les costumes. Il n'était donc pas surprenant que Québec, tout comme Montréal, fasse partie des destinations recevant la formation musicale britannique deux soirs plutôt qu'un, une offrande à laquelle les adeptes ont répondu présents avec un enthousiasme non dissimulé.
Est-ce que cette nouvelle tournée The Will of the People nous réserverait autant de faste? On pouvait certainement compter sur Matt Bellamy et ses deux complices, Christopher Wolstenholme, Dominic Howard, pour cela. Plancher lumineux, imposants dispositifs d'éclairage amovibles, écrans géants, passerelle dans la foule, pyrotechnie et plus encore ont lancé le grand bal de la surenchère, dans lequel les membres du groupe sont arrivés masqués, sur le titre de la tournée « Will of the People ». Une entrée en matière loin d'être décevante et qui donnait le ton à une soirée sans temps mort, bombardé de succès, pendant laquelle la foule debout scanderait toutes les paroles.
Pendant le concert, le trio - que nous n'avions pas vu à Québec depuis 2019 - pigerait allègrement dans ses neuf albums, faisant la belle part à son neuvième opus, paru en août 2022, un album carabiné et encore une fois célébré par la critique. On aura donc entendu les « Won't Stand Down », « Kill or Be Killed », l'excellente « Compliance », « Verona » et d'autres. Évidemment, les fans attendaient les plus gros titres, ceux qui jouent en boucle dans nos oreilles depuis des années. Personne n'a été déçu en ce sens. Les « Hysteria », « Psycho », « Pressure », « Madness », « Plug in Baby », « Uprising et « Starlight » se sont alignés à toute vitesse, ne laissant aucun temps mort. Matt Bellamy, en superbe forme, a encore fait montre de sa maestria à la guitare et à la voix, tandis que son magnétique confrère Chris Wolstenholme à la basse nous en mettait plein les oreilles. Dominic Howard, sur une batterie surélevée au centre de la scène, et Dan Lancaster aux claviers, percussions et guitare, complétaient le portrait.
Pendant « Compliance », un énorme géant animé est apparu sur scène, soulevant l'enthousiasme des adeptes, suivi d'une pluie de rubans. Les confettis ne tarderaient pas à arriver, sur « Verona », un morceau plus lent du dernier album. Sur « Undisclosed Desires », le trio s'est rapproché du centre de la scène, offrant un moment un peu plus intime. Avec sa veste lumineuse et son bras robotisé faisant office d'instrument, Bellamy a lancé « Uprising », l'une des pièces les plus appréciées de la soirée, avec raison.
En guise de conclusion, le trio a offert à ses fans « Simulation Theory Theme », la nouveauté « Kill or Be Killed » et l'indétrônable « Knights of Cydonia », toute en pyrotechnie et en technologie, le point culminant que tous espéraient. Il n'y a pas à dire, Muse fait vraiment partie de ces groupes qu'on veut voir, au moins une fois dans sa vie, sur scène. Évidemment, il ne faut pas être de ceux qui rechignent devant un peu de théâtralité. Muse en jette à tous les égards, nous galvanisant avec leur charisme, leur exubérance et leur talent. Cette tournée ne fait pas exception. Maintenant, il ne faudrait pas attendre trois ans avant de remettre cela!
Voici la liste des chansons interprétées ce samedi 11 mars 2023 au Centre Vidéotron de Québec :
- Will of the People
- Hysteria
- Psycho
- Pressure
- Won't Stand Down
- Kill or Be Killed Remix
- Compliance
- Thought Contagion
- Verona
- Time Is Running Out
- The 2nd Law: Isolated System
- Undisclosed Desires
- You Make Me Feel Like It's Halloween
- Madness
- We Are Fucking Fucked
- The Dark Side
- Supermassive Black Hole
- Plug In Baby
- Behold, the Glove
- Uprising
- Starlight
Rappel :
- Simulation Theory Theme / [JFK]
- Kill or Be Killed
- Knights of Cydonia
Amy Lee fait briller Evanescence
En première partie, les spectateurs étaient nombreux pour écouter la spectaculaire Amy Lee, dont la voix ne s'étiole pas avec le temps. Le groupe Evanescence, qui a connu sa meilleure époque au début des années 2000, a offert une performance pesante et fougueuse, où la soliste a particulièrement brillé. On a pu y entendre des titres à succès créés depuis les débuts de la formation américaine, en 1995, dont « Going Under », qui a soulevé la foule, « My Immortal » et bien sûr « Bring Me To Life » qui complétait une heure bien tassée de metal alternatif.