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Les cowboys fringants au FEQ 2023 : Un party avec beaucoup de larmes, mais surtout, beaucoup d'amour

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Vu les efforts déployés par les organisateurs du Festival d'été pour faire jouer les Cowboys fringants sur les Plaines, jusqu'à ajouter une date à leur programmation, une chose qui ne s'était jamais vue en 55 ans, on se doutait que ce spectacle serait historique.

L'horaire du 13 juillet avait été déplacé au 17 et Sara Dufour et Robert Charlebois ont repris leur place en première partie. L'énergique chanteuse de Dolbeau-Mistassini a lancé cette soirée, qui s'annonçait beaucoup plus clémente que la dernière fois. Le soleil réconfortant brillait dans le ciel de Québec et un vent léger flottait dans les nombreux drapeaux du Québec, fièrement brandis par les fans fidèles des Cowboys fringants.

Sara Dufour était émue de jouer devant une foule aussi imposante. On peut la comprendre! La jeune femme a définitivement livré la marchandise, énergisant les fidèles avant l'arrivée des légendes. Robert Charlebois montait sur la Scène Bell pour une deuxième fois en cinq jours. La dernière fois, sa prestation avait été écourtée de plusieurs titres, mais cette fois, nous avons eu droit à l'intégrale, pour notre plus grand bonheur. Comme la dernière fois, l'auteur-compositeur-interprète a lancé sa prestation avec « Le Manque de confiance en soi », dont le refrain répète « On va manquer not' coup », ce qui lui a permis de lancer après coup : « Jeudi, on a manqué notre coup, mais ce soir, on le manquera pas! ». Évidemment, le public a hurlé à ce bon présage.

Robert Charlebois, très investie dans son interprétation, a chanté tous ses succès, de « Les ailes d'un ange » à « Lindberg » (avec Louise Forestier, qui était, elle aussi, de retour) en passant par « Ordinaire » et, évidemment, « J't'aime comme un fou ». Les dizaines de milliers de personnes rassemblées sur les Plaines étaient pendues à ses lèvres.

Les Cowboys fringants ont débuté leur tour de chant avec quelques minutes de retard. Les paroles de « Ici-Bas » ont résonné de façon bien différente ce soir. Le party a commencé à lever dès la deuxième pièce, « Bye Bye Lou ». Si Karl Tremblay ne se tirait pas aux quatre coins de la scène comme à une certaine époque, ses trois complices le remplaçaient à merveille, investis d'une énergie expansive. 

Après avoir interprété quelques chansons avec une voix juste, mais une énergie vacillante, on l'a senti faiblir pendant « Ti-Cul ». Il est allé s'asseoir derrière. Jean-François Pauzé a voulu lui donner une pause en faisant chanter la foule, mais Karl a insisté pour continuer. Il a entonné « Sur mon épaule », installé sur une chaise. La foule chantait fort et l'émotion traversait les Plaines de façon violente, jusqu'à faire perler des larmes sur les visages des 90 000 festivaliers. Un moment puissant, qu'on est heureux d'avoir vécu, mais qui a fait mal.

Karl Tremblay a quitté la scène un moment après « Plus rien », puis est revenu, les yeux tristes en disant : « Le bonhomme commence à être magané un peu mais, ce n'est pas grave, on va passer à travers ». Fièrement assis sur son trône de tissu, il a indiqué que le Festival d'été de Québec était « le plus beau festival au monde ». « On es-tu ben chez nous câlisse?! », a-t-il crié avant d'entonner « L'Amérique pleure ».

Marie-Annick Lépine, Jean-François Pauzé, Jérôme Dupras et les nombreux musiciens qui les accompagnaient sur scène ont compensé toute la soirée pour le manque de force du chanteur. Ils étaient volontaires, investis, infatigables. Jérôme Dupras s'est même lancé dans la foule en crowd surfing, comme il a l'habitude de le faire à chaque spectacle, ou presque. Des fans des Cowboys ont même été invités à les rejoindre sur scène pendant « Tant qu'il y aura de l'amour ». Ils ont décoré le chanteur d'un drapeau du Québec, avant que celui-ci remercie l'organisation une dernière fois. Vers la fin, l'interprétation de la balade « Les étoiles filantes » a été aussi un moment où les larmes ont montées aux yeux des festivaliers.

Cette soirée en fut une très chargée en émotion, mais ce qui est ressort surtout, c'est l'amour, naïf ou pas.