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Spectacles

À quelques jours de la première québécoise de Starmania, William Cloutier se confie sur ses inquiétudes

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On pourrait croire que la participation à William Cloutier à Starmania était écrite dans le ciel. Du moins, comme il le dit, « c'est presque prophétique ».

Si vous avez connu la première mouture de l'opéra rock de 1979, vous vous souviendrez peut-être de l'histoire, qui se déroule dans l'univers d'une émission de découverte artistique. Rappelons-nous que quand ça a été pensé par Luc Plamondon et Michel Berger, Star Académie n'existait pas encore.

Starmania illustre à son avis un parallèle qui semble bien s'appliquer à sa vie : « cette volonté-là de vouloir briller, d'être une étoile et de vouloir connaître le succès à tout prix, être dans la lumière. Ce désir-là, des fois un peu décevant, parce que ça peut devenir un peu brûlant. Plus tu cherches à monter, plus, des fois, tu t'éloignes de la vérité. »

C'est drôle parce que moi j'ai fait toutes ces émissions-là qui sont nées après. Étrangement, moi je suis issu de l'autoroute qu'est Star Académie, Mixmania, j'ai fait ces téléréalités, c'est ce genre d'émissions là où tu as un 2 minutes de gloire et du jour au lendemain tu es connu du grand public...

C'était presque destiné qu'une pop star au talent de William Cloutier décroche le premier rôle dans une version actualisée de Starmania. Le Québécois, en tournée depuis plusieurs mois maintenant à travers l'Europe, est enfin de retour au bercail pour présenter l'immense production, en territoire connu. Et s'il s'est présenté sur scène comme Johnny Rockfort des centaines de fois déjà, l'expérience est vertigineuse lorsqu’on la répète à la maison, nous explique-t-il.

« Ça vient avec un stress vraiment différent. Ailleurs, en fait, il n'y a personne dans la salle que je connais. Je vais avoir les mêmes réflexes. Je te dirais qu'on est bien entraînés. La qualité du spectacle va être pareille. Sinon meilleure, parce qu'il va y avoir cette petite ajoute fébrilité. N'empêche que je suis très stressé de présenter le spectacle à des gens, comme ma grand-mère, mes cousins, cousines. Autant que ça peut être un self-space, la famille, autant que justement, ce sont les personnes qui te connaissent le plus. Tu peux moins cacher que tu es en train de 'badtripper'. En vérité, c'est sûr que ça va bien se passer. Ça va être un petit vertige quand même. »

Mais cette rencontre, à ses yeux, expliquera d'elle-même la raison de son départ.

Autant qu'il y a quelque chose de drôle de revenir à la maison, autant, ça va se justifier. "Ah, OK, c'est pour ça. Il est parti un an et demi, voilà pourquoi. Il ne pouvait pas passer à côté de cette chance-là. Quand les gens vont voir la grandeur du spectacle, ils vont vraiment dire, OK, on ne l'a pas perdu, il ne nous a pas abandonnés. Il est allé juste faire ce qu'il fait de plus gros en comédie musicale slash opéra rock en France et en francophonie. Starmania, c'est une production française, en effet, mais c'est aussi, à mon avis, tellement québécois dans sa formule et dans ce que ça apporte comme création. J'ai quand même l'impression de faire un spectacle de chez nous. Je ne pouvais pas dire non pour tout ce que ça représente. C'est un monument. Il fallait jaser cette opportunité quand le bateau passait. Je ne regrette vraiment pas d'avoir fait parce que ça m'a finalement inspiré de nouvelles avenues aussi possibles pour ma musique.

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Et pour ceux qui ont connu le chef-d'œuvre à l'époque, ils pourront s'attendre, là aussi, à une révélation : « Une prise de conscience assez renversante. À l'époque, c'était une vision un peu imaginée du futur, un peu du pire autrement dit. Maintenant, ça raconte notre histoire », nous expliquait-il.

Je pense que les gens vont à la fois tripper et profiter des chansons qu'ils connaissent à l'envers, à l'endroit, qui chantent au karaoké depuis déjà 40 ans. Mais ils vont aussi être tapés par la frappante vérité et les enjeux et l'histoire de Starmania.

« Il y a une trame dramatique, il y a une histoire, il n'y a pas juste des chansons. Et c'est là vraiment que le point de rencontre avec le public et l'œuvre va être, à mon avis, à son apogée. Tout ce qui se passe politiquement, tout est là. Les enjeux environnementaux, la question du dark picture, la question de l'homosexualité, tout est là. Il n'y a vraiment rien qui a été oublié. »

Les représentations en sol québécois auront lieu du 6 au 18 août 2024 à la Place Bell. Les billets sont disponibles sur le site d'Evenko. On souhaite à William Cloutier un rendez-vous grandiose avec le public.

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