Il y a entre les Foo Fighters et la Ville de Québec une évidente histoire d'amour, qui dure depuis des années. En 2015, le chanteur Dave Grohl s'est présenté sur la scène du Festival d'été avec une jambe plâtrée, un trône de fer et le feu au ventre, offrant malgré l'orage le meilleur concert de quatre chansons de l'histoire. Deux ans plus tard, la formation américaine était de retour au FEQ pour pallier cette occasion manquée. Évidemment, le public était au rendez-vous, comme c'était aussi le cas ce samedi 8 juillet 2023, toujours sur les Plaines d'Abraham.
Si l'accès n'a pas été fermé, comme ce fut le cas la veille avec Imagine Dragons, les fans étaient massivement présents pour voir le groupe de Seattle tout donner. Il s'agissait d'ailleurs pour le groupe d'un premier concert dans la Capitale-Nationale depuis le décès subit du batteur Taylor Hawkins en mars 2022, depuis remplacé par le tout aussi phénoménal Josh Freese.
L'entrée en matière tant attendue, sur « All My Life », fut particulièrement saisissante, alors que Grohl et ses complices se sont montrés au sommet de leur art dès les premières secondes, leur rock rutilant assiégeant les Plaines comme jamais. Une introduction qui ne manquait pas de panache, comme on l'espérait! Dès la deuxième chanson, « Pretender », la foule était devenue une impressionnante chorale rock, bougeant au même rythme que le chanteur, en parfaite symbiose. Une complicité qui s'est prolongée jusqu'à la toute fin.
Les nombreux succès du groupe ont évidemment eu la belle part pendant ce concert, alors que nous avons pu entendre les « Learn to Fly «, « Time Like These », « My Hero », « The Sky Is A Neighborhood » et plusieurs autres. Le plus récent effort studio du groupe, But Here We Are, paru en juin, a aussi été mis en valeur avec quelques titres, dont l'excellente «Rescued » et « Under You ».
« Nous ne pouvons pas arrêter entre les chansons, nous avons trop de put**ns de chansons! Voulez-vous toutes les entendre? », a crié le leader, devant une foule déjà comblée, qui en redemandait évidemment. Les décibels ont continué à se faire entendre jusqu'à tard, alors que le band avait un ordre du jour très chargé de 20 chansons devant lui, ne lésinant jamais sur les solos et les apartés aux fans. Grohl a d'ailleurs pris le temps de présenter son nouveau batteur comme il se doit, avec beaucoup d'humour. La version marmonnée de la chanson « Haven't Met You Yet » de Michael Bublé, sur laquelle a joué Freese, était hilarante. « C'est la chanson de Michael Bublé qui m'a totalement mélangé. F*ck ce gars-là! », a lancé le chanteur après avoir oublié de présenter son guitariste, devant une foule hilare. Comme plusieurs autres avant lui, Grohl a aussi gentiment taquiné le public dans la zone avant-scène or, qui manquait d'énergie en comparaison des vrais adeptes de l'autre côté du parterre, un enjeu qui a souvent été évoqué au FEQ : « Je vais vous avoir d'ici la fin. » Sur « Shame Shame » et « Show Me How », la fille du chanteur, Violet Grohl, s'est invitée à la fête. Ce duo père-fille était aussi attendrissant que cool.
La finale en point d'orgue, aussi explosive qu'on l'attendait, s'est faite sur « Monkeywrench », « Aurora » et les incontournables « Best of You » et « Everlong ». Un véritable feu d'artifice, du début à la fin! Soyons honnêtes, on prendrait un show comme celui-là chaque année!
En première partie
La formation Starcrawler, directement de Los Angeles, a peiné à rejoindre le public en première partie. Malgré le fait qu'elle était à la fois assumée et énergique, la chanteuse Arrow de Wilde n'a pas offert une performance particulièrement étincelante vocalement. La foule était dissipée et la chanteuse désintéressée à créer un lien avec elle. Dommage, car elle était accompagnée de quelques musiciens assez talentueux qui, eux, ont tout donné. Il ne s'agissait probablement pas de la meilleure programmation avant les Foo Fighters.
Déjà, la barre a été relevée avec le groupe de garage punk américain White Reaper, qui est arrivé sur scène avec toute la fougue nécessaire. À l'encontre de sa prédécesseure, le chanteur Tony Esposito était en grande forme et n'a pas manqué de livrer l'énergie nécessaire pour animer les adeptes. On sentait tout de même que la foule était là unique pour les Foo Fighters.