Mégan Brouillard possède un langage et une attitude sur scène qui lui sont propres. Dans son premier spectacle solo, la jeune femme accuse d'emblée son accent... de Drummondville et présente sa famille, bien loin de la noblesse de Bridgerton. « Par chez nous, si tu veux un gars du gazon, va falloir que tu le mettes au monde toi-même. » Les quelques flèches qu'elle envoie de bon coeur à son frère Matis pas de « H », qu'elle décrit comme un « imbécile habile », font partie de certains des meilleurs gags de ce one-woman-show très personnel.
La fougueuse humoriste de 25 ans, dont le delivery rappelle celui François Bellefeuille, évoque aussi son amour des friperies et fait une habile comparaison entre le magasinage en vrai et en ligne.
Je suis désespérément à la recherche d'un jeans qui me fait assez un beau cul pour que le monde que je trouve beau remarque, mais pas assez pour que le monde que je trouve laid commente.
Elle se hasarde également à parler des fumeurs - « nos meilleurs » - et avoue juger les fréquentations de ses ami(e)s. Ceci l'amène à aborder son célibat et le fait qu'elle n'a jamais eu de relation amoureuse de sa vie. Elle annonce aussi ses intentions de ne pas avoir recours au botox ou à toutes autres techniques pour cacher son vieillissement, même si les gens autour d'elle ne s'en priveront pas nécessairement. « Bientôt, je vais avoir l'air d'un Pug dans un party de Golden retriever. » Elle conclut son spectacle en revenant vers les siens, sa famille, et explique devenir peu à peu la mère de ses parents, qui ont une mauvaise attitude à l'épicerie et ne s'habillent pas convenablement en public.
C'est ça qui arrive au Maxi : le panier est moins cher, mais le monde est bizarre.
Si la manière qu'a Mégan Brouillard de mordre dans ses textes est jubilatoire, on perd parfois quelques mots dans son débit rapide et enthousiaste. Son décor réconfortant et sa mise en scène serrée contribuent à l'efficacité de l'ensemble, qui trouve son unicité dans une écriture habile et tranchante. Mégan fait partie des humoristes de la relève les plus prometteuses de sa génération et ce premier one-woman-show n'en est qu'une preuve supplémentaire.