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Trouvailles

Luc Provost raconte l'histoire de Mado Lamotte dans sa madographie

Une Madographie - Luc Provost

Luc Provost, l’homme derrière la célèbre Mado La Motte, n’a jamais rien fait comme les autres. Ainsi, quand un projet littéraire lui est venu en tête pendant la pandémie, il n’était pas question de coucher sur papier une simple biographie… Il a ainsi écrit une madographie.

Ce jeudi, en direct du Cabaret Mado, avait lieu un important lancement pour l’icône de drag, qui présentait le fruit de ses efforts devant une salle comble. Dans la pièce étaient regroupés famille et amis de Luc, dont sa mère, âgée de 97 ans, abordant un large sourire de fierté, ainsi que Nathalie Simard, une inspiration pour Luc.

Ce livre, il l’a écrit « à quatre mains », comme l’idole québécoise le précise. Luc raconte et Mado commente. Ainsi, ce récit de vie, qui traite de l’enfance de Luc jusqu’à la naissance de Mado et à son épanouissement à travers voyages et aventures, il est loin d’être ennuyeux. C’est aussi coloré que sa personnification, avec une touche spicy et des tonnes d’anecdotes.

Pour celui qui a contribué à débroussailler le chemin à toute une industrie, ce livre représente beaucoup.

Je n’ai pas une histoire fantasmagorique, mais j’ai fait plein de belles choses dans ma carrière. En même temps, je sais que j’ai défoncé des portes. J’avais envie que les gens rencontrent Luc derrière Mado. Pour comprendre que je viens de quelque part et qu’il y a du travail qui s’est fait pour se rendre jusque là. J’ai été entouré d’amour. Je voulais que les gens sachent que c’est possible de faire un métier à part, un métier marginal, qui était considéré comme marginal à l’époque et d’avoir une super belle vie. Je n’ai pas eu de problèmes de famille, je n’ai pas eu de discrimination, je n’ai pas connu le drame que beaucoup d’artistes ont connu. Je voulais montrer que c’est possible d’avoir une vie simple et harmonieuse, entourée de gens que j’aime et qui m’aiment et que tout ça fitte ensemble.

Souvent surnommée la « maman des drag-queens » dans la francophonie, l’étoile de la soirée avait les yeux brillants à la mention du progrès dans son métier sur la place publique.

Je ne peux pas juste être fière, je suis heureuse, je suis comblée. Enfin, je ne suis plus tout seul ! De voir le succès de Rita, de Barbada, ton succès [en s’adressant à Gisèle]… Ça me fait tellement plaisir de me dire que la famille a réussi.

La scène sur laquelle Mado s’exprime est tout aussi significative à ses yeux :

Ici, on n’a pas besoin de s’identifier par le genre, le sexe ou quoi que ce soit. On était une gang de trippeux ensemble et c’est ça qui comptait. On ne jugeait pas la personne selon ce qu’elle avait l’air, on ne jugeait pas. Si tu étais cool, tu faisais partie de la gang, si tu n’étais pas cool, tu en faisais quand même partie. C’est le fun de voir qu’après 21 ans (le Cabaret Mado) on a encore le vent dans les voiles. Qu’on a créé un safe place.

Nous avons mis le nez dans le livre et laissez-nous vous confirmer que c’est une lecture tout à fait divertissante. D’ailleurs, Luc nous a affirmé son intérêt à poursuivre ses projets en tant qu’auteur. « J’ai envie d’écrire un récit d’aventures, cette fois écrit comme un récit de voyage à la Mado. » Quand nous lui avons dit que ça sonnait déjà comme une bonne série télé, il nous assure, complice, qu’il considérerait toute opportunité, « Je suis ouvert à tout ! ».

Mentionné dans cet article