Le premier Anaconda a pris l’affiche au printemps 1997, mettant en vedette une Jennifer Lopez en début de carrière, un Jon Voight sinistre à souhait, Eric Stoltz, Owen Wilson et le rappeur Ice Cube, entre autres. Une série B assumée, le film a reçu des critiques mitigées, mais a quand même connu un certain succès au box-office. Surtout, il est devenu culte pour la génération de jeunes l’ayant découvert sur VHS. Des personnages de fans sont d’ailleurs au cœur de la version 2025, qui n’est ni un remake ni une suite, mais plutôt un récit autoréférentiel se déroulant dans un monde où l’Anaconda avec J.Lo existe.
Amis d’enfance qui tournaient des films amateurs ensemble quand ils étaient ados, Doug (Jack Black) et Griff (Paul Rudd) se sont perdus de vue ces dernières années. Griff est allé tenter sa chance à Hollywood, où il doit se contenter de rôles mineurs à la télévision et dans des publicités. Doug a pour sa part fait le choix plus prudent de demeurer à Buffalo et de travailler pour une boîte de production qui se spécialise dans les vidéos de mariage.
Or, un jour, Griff débarque avec un projet trop beau pour être vrai : il offre à Doug de réaliser un reboot d’un des films cultes de leur jeunesse, Anaconda. Avec un budget risible et une équipe réduite (qui inclut aussi Thandiwe Newton et Steve Zahn), nos deux compagnons se rendent dans la jungle amazonienne pour le tournage de leurs rêves. Mais ils se retrouvent éventuellement plongés dans un véritable film d’horreur, alors qu’ils sont traqués par un serpent géant, le fameux anaconda du titre, capable d’étouffer et avaler tout rond ses victimes.
La prémisse de ce long-métrage coscénarisé et réalisé par Tom Gormican (The Unbearable Weight of Massive Talent avec Nicolas Cage dans son propre rôle) n’est pas sans rappeler Tropic Thunder, une comédie de Ben Stiller lancée en 2008 où des acteurs croyant tourner un film de guerre étaient confrontés à des dangers bien réels et devaient lutter pour leur survie. La satire du cinéma hollywoodien est toutefois beaucoup moins incisive dans Anaconda et les scènes d’action n’ont pas du tout la même efficacité. Les blagues sont souvent prévisibles et les clichés abondent; on peut bien sûr entendre un remix de la chanson « Baby Got Back » de Sir Mix-a-Lot sur la trame sonore, par exemple. Il y a par ailleurs de sérieux problèmes de rythme, avec des scènes qui sont soit trop lentes, soit frénétiques.
Dans l’ensemble, le film n’est ni particulièrement drôle ni particulièrement effrayant. Jack Black et Paul Rudd sont naturellement charismatiques et amusants, mais on sent qu’ils sont un peu sur le pilote automatique. Quant aux attaques du gigantesque serpent du titre, elles sont filmées et montées de façon si chaotique qu’on ne voit pas toujours bien ce qui se passe, possiblement afin de dissimuler des effets visuels plus ou moins convaincants. En fin de parcours, certains des gags les plus absurdes et quelques apparitions surprises font qu’on quitte quand même la salle avec le sourire.


