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Une adaptation du roman totalement réussie, portée par Sydney Sweeney et Amanda Seyfried

4.0
Notre critique

Suspense haletant, efficacité redoutable et fidélité exemplaire au roman de Freida McFadden : La femme de ménage réussit là où bien des adaptations échouent. Porté par Sydney Sweeney et Amanda Seyfried, le film de Paul Feig est un divertissement solide, intelligent et franchement jouissif, qui plaira autant aux lecteurs du roman qu’aux amateurs de thrillers psychologiques bien ficelés.

Publié en 2022, La femme de ménage de Freida McFadden s’était imposé comme un véritable page turner : une première partie addictive, une seconde totalement déstabilisante et une mécanique narrative pensée pour accrocher le lecteur jusqu’à la dernière page. Adapter un tel roman au cinéma comportait donc un risque évident. Bonne nouvelle : Paul Feig relève le défi avec brio.

Connu entre autres pour ses comédies comme Bridesmaids (2011) et son thriller A Simple Favor (2018), le réalisateur démontre ici qu’il maîtrise aussi parfaitement les codes du suspense psychologique. Résultat : une adaptation aussi efficace que respectueuse du roman.

Millie (Sydney Sweeney), jeune femme au passé judiciaire trouble, obtient un emploi comme femme de ménage chez une riche famille new-yorkaise. Pour elle, c’est l’occasion rêvée de repartir à zéro. Mais très vite, le quotidien devient étouffant. Sa patronne, Nina (Amanda Seyfried), est instable, toxique et profondément désagréable. Millie s’accroche pourtant à ce travail, dormant dans une petite chambre au grenier, faute de mieux. Heureusement, le séduisant et attentionné mari, Andy (Brandon Sklenar), rend la situation un peu plus supportable…

Difficile d’en dire davantage sans divulgâcher (et ce serait un crime!) tant le film repose sur la montée progressive du malaise, les non-dits et les retournements de situation. J’avais lu le roman à sa sortie et en gardais un excellent souvenir, mais j’avoue avoir oublié certains « punchs » qui se révèlent ici tout aussi savoureux sur grand écran que lors de la première lecture. La femme de ménage joue habilement avec nos perceptions, nos sympathies… et nos certitudes.

Ce qui faisait la force du roman, c’était la complexité psychologique des personnages et le jeu constant entre apparences et réalité. Vraiment, cela se transpose ici avec une étonnante fluidité. Les personnages que l’on doit détester le sont viscéralement. Ceux que l’on plaint deviennent touchants. Et les zones grises sont, comme il se doit, les plus inquiétantes.

Le film est long (2 h 11), mais ne traîne étonnamment jamais en longueur. Chaque scène est à sa place, chaque détail compte. Rien n’est bâclé, rien n’est inutile. Paul Feig privilégie une réalisation efficace, sans fioritures, entièrement au service du suspense.

Mention spéciale à la trame sonore, résolument actuelle, qui contribue grandement à l’atmosphère : Sabrina Carpenter, Lana Del Rey, Cigarettes After Sex, Billie Eilish et autres artistes contemporains accompagnent subtilement la tension du récit, renforçant son ancrage générationnel.

Le casting est une excellente surprise. Sydney Sweeney et Amanda Seyfried livrent des performances solides et nuancées. J’avoue avoir douté au départ (les protagonistes sont un peu trop beaux, soyons honnêtes), mais le jeu convaincant fait rapidement oublier cette réserve.

Les amateurs et amatrices de thrillers psychologiques y trouveront assurément leur compte. Les lecteurs et lectrices du roman seront ravis de constater que rien n’a été sacrifié. Quant aux ados et jeunes adultes, ils pourraient aussi y adhérer : preuve en est, ma fille de 14 ans qui n’avait pas lu le livre (« flemme », dirait-elle!) a adoré le film et trouvé le suspense absolument captivant.