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Critique

Victor Lessard : Suspense galvanisant

Victor Lessard : Suspense galvanisant

L'auteur québécois à succès Martin Michaud voit pour la première fois son oeuvre portée au petit écran avec Victor Lessard, une proposition exclusive du Club Illico qui ne laissera personne indifférent. C'est avec intérêt qu'on plonge dans cet univers glauque, inquiétant, dans lequel une série de meurtres ritualisés auront lieu. Pas de répit pour le téléspectateur qui se mettra instantanément en mode enquête, à l'instar des deux protagonistes, et tentera de percer le lourd mystère qui enveloppe presque tous les personnages.

Le tout débute avec une scène d'une grande violence qui donne immédiatement le ton. Une femme est enchaînée de la tête au pied avec ce qui semble être un objet de torture antique et se trouve devant un dilemme impossible à résoudre qui l'amènera à perdre la vie. Puis, un sans-abri visiblement troublé se suicide devant une jeune policière, laissant derrière lui un indice. C'est là que Victor Lessard, de retour après un congé forcé et fortement tourmenté, et sa complice Jacinthe Taillon entrent en jeu. Ensemble, ils tenteront de faire la lumière sur cette affaire alors que les cadavres s'accumulent. De quoi intriguer? Absolument!

Dans ce contexte, Patrice Robitaille trouve un rôle qui lui sied à merveille et qui l'amène à sortir de sa zone de confort. Exit le trentenaire un peu paumé qui collectionne les aventures et peine à trouver un sens à sa vie ou le bon gars d'à côté. Lessard est un enquêteur expert qui dissimule des tourments importants. Ceux-ci seront d'ailleurs au coeur de l'intrigue bien ficelée et multifacette qui fait la belle part aux analepses. Patrice Robitaille s'avère magnétique dans la peau de ce policier taciturne et devient rapidement l'élément le plus intrigant et fascinant de l'ensemble.

De son côté, sa complice Julie Le Breton fait des pieds et des mains pour montrer le côté rustre de son personnage, Jacinthe Taillon, qui devient rapidement attachant. L'actrice s'avère plutôt efficace dans les scènes d'action, alors qu'elle en fait un peu trop dans certains segments dialogués. Son personnage - une policière bien baraquée et peu maniérée qui fonce dans le tas en toute occasion - est à ce point aux antipodes de ce que l'actrice nous a proposé par le passé qu'il faudra tenter de s'y faire. Tous n'y arriveront pas. Les autres acteurs, incluant le beau mec Thomas Beaudoin qui s'est récemment illustré dans la première saison de Blue Moon, offrent des performances honnêtes voilées d'énigmes. Il sera intéressant de les voir évoluer.

Habilement réalisée par Patrice Sauvé, la série Victor Lessard touche un genre - le policier - trop peu exploité au Québec. Les amateurs, qui doivent trop souvent se tourner vers la télévision américaine pour se sustenter, seront assurément pris au jeu de ce suspense galvanisant qui marque un autre grand coup pour le Club Illico, après Mensonges, Karl & Max et Blue Moon. Dépaysé, Patrice Robitaille donne le meilleur de lui-même dans une histoire touffue qui nous gardera certainement en haleine jusqu'à la toute fin des 10 épisodes. De quoi nous occuper d'ici l'arrivée du printemps...