La nouvelle téléréalité de Netflix, Too Hot to Handle (Séduction haute tension en version française), cartonne, en ces temps de confinement. Il faut croire que les gens ont besoin de légèreté ces jours-ci parce qu'il se fait peu de production aussi futile que celle-ci.
Le concept est le suivant : dix célibataires sont envoyés sur une île paradisiaque afin de suivre une « retraite ». Ils ne connaissent pas les règles du jeu avant leur arrivée sur place. Dès lors, ils sont informés par une intelligence artificielle du nom de Lana qu'il leur sera interdit d'avoir des relations intimes entre eux. Pas de sexe, évidemment, mais aussi, pas de baiser ni de masturbation. Il s'agit là de la pire chose que chacun d'eux - tous de jeunes fringants qui enchaînent les conquêtes - ait jamais vécue.
On leur offre un prix de 100 000 $ et chaque fois que certains d'entre eux tricheront, un montant sera amputé à la somme totale. Par exemple, un baiser coûtera au groupe 3 000 $. Inutile de vous dire que certains prendront l'exercice plus au sérieux que d'autres. L'expérience dans son ensemble se veut une thérapie qui permettra, à qui veut bien s'y soumettre, de grandir tant collectivement que personnellement.
On ne fera pas semblant ici, tout ça est très superficiel, même si on tend à nous faire croire le contraire. Heureusement, la narration humoristique rend le tout digeste, voire souvent divertissant. Elle met en lumière la bêtise de certains candidats et apporte un deuxième degré nécessaire à ce genre de production légère; un peu comme Jay Du Temple s'est amusé à le faire à l'animation d'OD. Il y a par contre ici des spécimens encore plus décourageants que ceux de chez nous. On rencontre notamment une fille qui ne sait pas où se trouve l'Australie sur une carte et une autre qui ne connaît pas le numéro du 9-1-1. Et les garçons ne sont guère mieux. Pas de prospects pour le Prix Nobel dans cette belle bande d'influençeurs et de culturistes.
Reste que, sous l'épaisse couche de futilité se cachent peut-être quelques sentiments réels, mais dans le contexte, on a quand même du mal à y croire.
Il faut vraiment être friand de téléréalité pour apprécier ce concept flirtant dangereusement avec l'insignifiance. On le conseille à ceux qui ont besoin de rire un bon coup (Desiree Burch fait vraiment un travail exceptionnel à la narration) et de se couper, pendant quelques heures, de la réalité. On vous avertit, par contre, ces précieuses minutes seront déduites de votre vie et, contrairement à dans Too Hot to Handle, il ne vous sera pas possible de faire amende honorable pour les regagner. C'est à vos risques et périls.