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Critique

Sur-vie : Mariloup Wolfe brille dans ce sombre portrait de la célébrité

Sur-vie : Mariloup Wolfe brille dans ce sombre portrait de la célébrité

Sur-vie nous plonge d'emblée dans les coulisses du show-business, un milieu qu'on dépeint comme rongé par la cupidité, les guerres d'égos, les tricheries et les faux-semblants. Le constat est sombre, voire inquiétant, et tous les personnages ou presque semblent animés par des ambitions perfides. Pourtant, on se prend au jeu et Sur-vie devient rapidement un objet de fascination, comme peut l'être la téléréalité.

Rien ne va plus dès les premières minutes de la série. L'actrice Frédérique Boileau (Mariloup Wolfe) doit se résoudre à revenir au Québec, penaude, après un exil aux États-Unis aux frais de son conjoint (Sébastien Huberdeau) et qui n'a donné aucun résultat professionnel. Du même fait, elle apprendra que celui-ci lui a été infidèle. Pour remettre sa vie à flot et retrouver l'amour du public, Frédérique acceptera l'offre calculée du producteur Charles Grisé et participera à une téléréalité animée par l'actrice hollywoodienne Raquel Rose. Au programme : des couples fabriqués de toute pièce qui devront tenter de résister à l'envie de sauter la clôture. Saura-t-elle tirer son épingle du jeu alors que tous semblent avoir des motivations secrètes dans l'entreprise?

Mariloup Wolfe est véritablement la star de cette proposition, à l'encontre de Pamela Anderson dont toutes les répliques sont plaquées et vides d'émotion. L'actrice canadienne semble s'être présentée sur le plateau seulement pour son chèque de paie.

Fascinante réflexion sur la célébrité et ses écueils, Sur-Vie captive dès le 2e épisode après une mise en place un peu longuette. La téléréalité y est scrutée à la loupe, l'angle choisi et les textes signés Martine D’Anjou nous amènent à nous questionner sur ce type de télévision qui est devenu de plus en plus tordu et manipulateur au fil du temps. Les personnages, pris dans les rouages de leurs propres manigances, intriguent. La réalisation léchée et faste d'Yves-Christian Fournier (Blue Moon) accentue brillamment le carcan dans lequel les protagonistes se sont eux-mêmes placés. Le résultat est parfois hermétique, mais pas dénué d'intérêt.

Dans ce contexte, Mariloup Wolfe brille de mille feux avec un personnage complexe amené avec beaucoup de nuances. La comédienne - si belle, il faut le mentionner - ne pourrait être plus crédible en personnifiant une vedette qui vit ses déboires au vu et au su du grand public. Sa relation avec sa mère démunie (touchante Carole Laure) est jouée avec une grande vérité et s'avère être l'une des seules échappatoires à toute la duplicité dépeinte dans la série. Mariloup Wolfe est véritablement la star de cette proposition, à l'encontre de Pamela Anderson dont toutes les répliques sont plaquées et vides d'émotion. L'actrice canadienne semble s'être présentée sur le plateau seulement pour son chèque de paie, à l'image de son personnage qui est aussi un coup de pub pour la téléréalité qu'elle anime. Tout est dans tout!

Par chance, tous les autres acteurs sont là pour les bonnes raisons, à commencer par Luc Picard, parfait dans la peau de ce producteur calculateur, et Sébastien Huberdeau qui excelle dans le noir. Robin Joël Cool est aussi très intéressant en réalisateur manipulateur et toxicomane.

Sur-vie ne plaira pas à tous, mais ne laissera personne indifférent. Aucun personnage n'y est vraiment sympathique et la thématique sous-jacente -  la manipulation opérée sur le public par la télévision - en est une délicate. C'est toutefois une première au Québec de présenter cette vision cynique et télescopée de la télévision et juste pour cela, on applaudit l'entreprise. Sinon, on regarde pour Mariloup qui éblouit, Pamela qui agit comme un coup de pub dedans et dehors et le reste de la distribution qui assure.

Sur-vie : Quand la curiosité nous anime et nous remet en pleine face notre propre manière d'envisager la télévision...

Note : Nous avons pu voir les deux premiers épisodes de la série.