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Rue King sur Club Illico : L'improvisation à l'honneur

Rue King

Alors qu'on a très peu de nouveau contenu québécois à se mettre sous la dent en ces temps de pandémie, Club Illico arrive comme une bouffée d'air frais avec Rue King, une sitcom qui met l'improvisation à l'honneur. Ainsi, on peut y voir à l'oeuvre plusieurs comédiens appréciés et tellement talentueux, qui ont décidé de jouer sans filet, pour notre amusement collectif.

Le concept est simple pour nous, mais particulièrement complexe pour ceux qui doivent y participer. En respectant le canevas de base du producteur au contenu Vincent Bolduc et les indications reçues dans leur oreillette de la part du maître de jeu, Stephane Bellavance, les comédiens doivent construire au fur et à mesure une histoire au gré de leur imagination. Le maître de jeu, qui a fait du public en studio son complice, s'amusera à rehausser le niveau de difficulté en ajoutant plusieurs consignes pendant la performance. Cette comédie de situation met en scène un trio de colocs hétéroclites aux balbutiements de leur cohabitation dans un loft de Sherbrooke.

Dans ce contexte, on découvre encore plus le savoir-faire de Pier-Luc Funk, Sophie Cadieux, Marie-Ève Morency, Mehdi Bousaidan, Stéphane Crête et Sylvie Moreau. On les savait déjà très talentueux, mais il faut avouer qu'ils épatent ici par leur vivacité d'esprit, leur aisance, mais surtout leur humour. On apprécie particulièrement Sophie Cadieux et Pier-Luc Funk qui sont à l'origine de nombreux délires et rires dans ce projet. Chaque épisode, un artiste invité s'ajoute à la distribution. Dans le premier épisode de la saison, c'est l'unique Julien Lacroix qui vient pratiquement voler la vedette, tandis que Marie Soleil Dion devient une fréquentation envahissante dans le second.

On ne regardera pas Rue King pour l'histoire qui nous est présentée, qui devient franchement accessoire dans le contexte. On l'écoutera plutôt pour les prouesses des comédiens et les rires francs de Stéphane Bellavance quand il réussit à dérouter ses « cobayes ». On aime particulièrement voir les comédiens lorsqu'ils peinent à livrer le contenu demandé ou lorsqu'ils craquent, ce qui donne des moments savoureux.

Il y a tant de choses ici qui ne sont pas de l'ère « Covid-19 » - à commencer par le public en studio - qu'il est difficile de croire qu'il y aura une suite à cette première saison. Il faut donc profiter de cette nouveauté, heureusement tournée avant la pandémie, qui nous ramène en quelque sorte en arrière, là où la distanciation sociale n'était pas encore une ombre au tableau. Ça fait du bien! On ne rit pas toujours, mais on sourit sans arrêt. Juste pour cela, ça vaut le détour. La série de 10 épisodes de 30 minutes a été réalisée par Raphaël Malo. Vincent Bolduc, Raphaël Malo et Mathieu Ouellet ont assuré l’adaptation à partir du format allemand Schiller Street.