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Critique

Prémonitions : un « Heroes » québécois à ne pas manquer!

Voyez le premier épisode de Prémonitions en grande primeur sur le web

Nous ne faisons pas beaucoup de séries fantastiques au Québec. Et pourtant, nous sommes de grands consommateurs de ce genre d'émissions « made in USA »; Heroes, Outlander, Supernatural, Once Upon A Time, Fringe, True Blood, Sense8 et Stranger Things, paru récemment sur Netflix et que beaucoup de télévores québécois ont dévoré en quelques jours.

La compagnie de production Encore, en collaboration avec AddikTV, a osé s'aventurer dans la télévision de genre pour nous offrir un produit différent et original. Prémonitions nous amène sur le bout de notre siège en seulement 30 secondes. Le suspense commence sur les chapeaux de roues et son intensité dramatique ne faiblit jamais.

La série (du moins, les deux premiers épisodes que nous avons eu la chance de découvrir en visionnement de presse) est une suite de rebondissements plus saisissants les uns que les autres. Un suspense - surnaturel ou pas - aussi captivant et stimulant c'est quelque chose de rare, et ô combien rafraîchissant, dans ce petit écran qu'est le nôtre.

L'histoire de Prémonitions est celle d'une famille qui possède des dons. L'une peut voir l'avenir, l'autre peut contrôler les pensées; ce genre de choses. Et lorsqu'une tragédie s'abat sur le clan, les membres de la famille Jacob devront s'entraider et laisser les vieilles rancunes derrière pour traverser l'épreuve qui les guette.

Prémonitions est une belle surprise au sein de la programmation de l'automne et une raison suffisante pour s'abonner à AddikTV.

Au-delà de cette histoire poignante et lucide (malgré son facteur chimérique), magnifiquement bien écrite par Patrick Lowe, à qui l’ont doit entre autres les textes du téléroman Mémoires vives, il y a une réalisation ensorcelante de Charles-Olivier Michaud.

Le jeune réalisateur, qu'on connaît notamment pour son travail sur la comédie Boomerang, joue avec l'image et le son de manière à appuyer l'aspect mystérieux et paranormal de la trame narrative. Le fait de voir l'action à travers le reflet d'une vitre, d'un miroir ou d'une marre de sang mystifie encore davantage le public. Et c'est sans parler de la broderie que se permet le réalisateur avec la profondeur de champ. Ses images sont absolument sublimes (il faut voir la poussière danser dans la lumière pour comprendre le talent de Michaud) et elles ont un effet tangible sur le téléspectateur, qui devient, très rapidement, hypnotisé par ce qui se passe à l'écran. La bande sonore - notamment le bruit de cette goutte d'eau qui tombe ponctuellement - possède aussi cet effet aliénant, qui profite à l'ensemble.

On ne peut pas non plus passer sous le silence la brillante performance des acteurs, qui nous convainquent très rapidement de la crédibilité de cette histoire. À aucun moment, on ne remet en doute les propositions des comédiens. Ces personnages ont des pouvoirs; fin du débat sur la vraisemblance. Pascale Bussières est époustouflante dans le rôle de la mère de famille, Sophie Desmarais, qu'on croit d'abord irresponsable puis qu'on découvre fragile, nous envoûte comme peut le faire son personnage avec son don, et Mikhaïl Ahooja est intense et touchant. Fort probablement l'une des plus belles découvertes de cette série qui ne manque pas de surprendre. Fidèle à lui-même, Éric Bruneau est aussi très efficace sous les traits de l'ex-petit ami psychotique.