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Mare of Easttown : Enquête policière sinueuse sur fond de drames familiaux

Kate Winslet dans la minisérie Mare of Easttown.
Satisfait
Notre critique
Kate Winslet vole la vedette dans cette minisérie où un drame n'attend pas l'autre.

Les abonnés de Crave pourront découvrir à compter de ce dimanche la très attendue minisérie policière américaine Mare of Easttown, mettant en vedette une Kate Winslet en très grande forme.

Cette nouvelle production s’inscrit dans une certaine tendance du réseau HBO qui, depuis quelques années, connaît un vif succès en proposant des intrigues tournant autour du meurtre et/ou de la disparition d’une jeune femme dans une petite communauté, ou à l’intérieur d’un cercle très fermé. Une communauté où tout le monde se connaît d’un peu trop près, ce qui est rarement un avantage dans ce type de récit.

Nous sommes invités cette fois-ci à nous immiscer dans la petite ville ouvrière de Easttown, en Pennsylvanie, pour suivre le quotidien tumultueux de la détective Mare Sheehan (Kate Winslet). Entre l’enquête de la disparition d’une adolescente qui n’a pas progressé depuis un an, les fiançailles de son ex-mari et les nombreux reproches de son entourage, Mare doit subitement prendre en charge l’enquête entourant un autre crime sordide qui viendra ébranler cette communauté déjà fragilisée.

Dès le premier épisode, le réalisateur Craig Zobel effectue un travail remarquable pour établir les bases de son univers, définir le genre de localité dans laquelle nous nous trouvons, et amener son auditoire à se poser les bonnes questions quant aux décisions et à la situation de ses différents personnages.

Le tout est fait sobrement, sans artifice, par l’entremise d’une simple image qui veut tout dire, ou d’une courte réplique avec laquelle vient automatiquement son lot d’interrogations. Questions que le scénariste Brad Ingelsby remet progressivement en contexte au fil des épisodes subséquents.

Pour vous situer, sur le plan de la forme comme du fond, Mare of Easttown s’impose comme un habile croisement entre l’intrigue de la première saison de Cardinal, le rythme et les personnages désabusés de la série Sharp Objects de Jean-Marc Vallée, et la froideur et la grisaille ambiante des images du film Prisoners de Denis Villeneuve.

En jouant au jeu des comparaisons, vous comprenez déjà que le résultat est loin d'être joyeux.

Au cœur de cette histoire particulièrement inventive pour entremêler les drames de toutes sortes, Kate Winslet offre une grande performance dans la peau de cette mère écorchée devant encore affronter au quotidien les conséquences d’un événement qui a détruit sa famille. Une situation qui l’amène à ne pas toujours prendre les bonnes décisions, faisant de Mare un personnage à la fois fort, froid, obstiné, qui ne s’en laisse pas imposer, mais aussi extrêmement vulnérable et pour lequel nous ne pouvons, au bout du compte, qu’éprouver de l’empathie.

Si la série pousse - un peu trop - la note sur le plan dramatique (surtout dans le premier épisode), le ton finit par s’alléger au fil des épisodes par le biais de quelques pointes d’humour (qui détonnent fortement au départ), mais également par la tentative de « retour à la vie » du personnage principal à la suite d’une rencontre potentiellement amoureuse, et l'arrivée d'un collègue (Evan Peters) qui la convaincra des bons côtés du travail d'équipe.

L’intrigue policière de Mare of Easttown demeure évidemment assez classique, mais le scénariste Brad Ingelsby réussit tout de même à surprendre en déplaçant tout simplement certains éléments, en dosant différemment ses revirements. Le tout en s'intéressant davantage aux comportements et aux réponses émotives de ses personnages, ainsi qu'à l’univers qu’ils reflètent. Des individus foncièrement imparfaits, parfois cruels, souvent immatures, s’obstinant à se laisser guider par leurs pulsions plutôt que d'écouter leur raison.

Un nouvel épisode de Mare of Easttown sera disponible sur Crave le dimanche à 22 h, à compter du 18 avril. La version française, Easttown, sera diffusée le jeudi à 20 h dès le 22 avril, sur Crave en français et à Super Écran.