Publicité
Télé

Manuel de la vie sauvage : Une proposition ludique, moderne et audacieuse des créateurs de Plan B

Images de Manuel de la vie sauvage
Charmé
Notre critique
On fait de la méchante bonne télé au Québec et Manuel de la vie sauvage en est un bon exemple.

En entrevue il y a de cela quelques mois, Louis Morissette nous disait à quel point il était fier de son nouveau projet télé, l'adaptation du roman Manuel de la vie sauvage de Jean-Philippe Baril Guérard. Nos attentes envers cette série étaient donc particulièrement élevées. Malgré cela, nous n'avons pas été déçus, au contraire.

Comme Plan B, aussi produit par KOTV, Manuel de la vie sauvage nous amène ailleurs, dans un univers qu'on a peu vu à la télévision chez nous. C'est dans le monde des start-up, dans l'entrepreneuriat technologique québécois, que se déroule l'histoire. On suit Kevin Bédard, un millénarial brillant et ambitieux qui, avec deux amis, fonde une compagnie qui met au point une application permettant de dialoguer avec les morts grâce à leurs traces numériques.

Comme dans le livre, le protagoniste s'adresse directement à l'interlocuteur (lecteur/téléspectateur). On rencontre d'abord Kevin alors qu'il donne une conférence et tout au long de la série, il interpelle la caméra comme s'il parlait aux gens dans la salle. Déjà là, il s'agit d'une forme originale à laquelle on est peu habitué. Mais, ça fonctionne! Évidemment, tout est une question de dosage, et on sent ici qu'on a fait nos devoirs. On n'abuse pas de la narration ni des regards à la caméra.

Manuel de la vie sauvage est aussi très ludique. On a notamment ajouté plusieurs fabuleuses mises en abime et références à la culture populaire. Sans trop en dévoiler, disons qu'il y a un clin d'oeil au célèbre vidéo YouTube « Bonne fête Kevin » et une séquence amusante mettant en vedette le chef Stefano Faita. On a aussi eu recours à l'animation, à des montages saccadés et autres fantaisies esthétiques dynamiques. Visuellement, c'est chargé, mais encore là, c'est efficace. Le réalisateur Christian Laurence, qui s'est inspiré de séries comme Succession et de films comme The Big Short ou The Social Network, a su apporter à ce projet la bonne dose de folie.

Il faut dire aussi que tous les membres de la distribution ont habilement été sélectionnés. Kevin n'aurait pu être mieux dépeint que par Antoine Pilon, tandis que Virginie Ranger-Beauregard fait une Ève extrêmement convaincante et Rodley Pitt étonne dans la peau du timide Laurent.

Notons que de grandes libertés ont été prises entre le roman original et la série. L'auteur Jean-Philippe Baril Guérard mentionne même que le troisième épisode se résume en une seule phrase dans son livre. Comme la version télévisée laissait plus de place au développement de personnages, on en apprend plus sur Laurent et Ève, les associés de Kevin, dans la série. Aussi, on élabore davantage sur certains sujets comme la place des femmes en technologie.

On fait de la méchante bonne télé au Québec et Manuel de la vie sauvage en est un bon exemple. Ne boudez pas votre plaisir! Ça commence le 16 mars à 20 h sur Séries Plus.

Mentionné dans cet article