Avec la première saison de Loki qui tire à sa fin, la sortie annoncée de la série What If…? et quatre mégas productions cinématographiques devant voir le jour sur les écrans d’ici la fin de l’année, les studios Marvel entament une nouvelle phase de leur développement.
Non seulement en ce qui a trait à la croissance de leur univers télévisuel et cinématographique, mais aussi par rapport à leur relation avec leur vaste auditoire.
Dans le cinquième épisode de Loki - et probablement plus que dans les quatre précédents -, l'équipe de création a su trouver une façon de développer le récit tout en éparpillant des traces de ses nombreux secrets, et ce, en trouvant surtout le bon équilibre pour satisfaire deux types de public ne cherchant pas forcément la même chose.
Entre le passage au peigne fin de la moindre image pour tenter de prendre une longueur d'avance sur l'intrigue, pour trouver une piste de solution, ou n'importe quoi qui pourrait alimenter une nouvelle théorie, et le simple désir de se faire raconter une bonne histoire d’une manière captivante et un tant soit peu inventive.
La réussite de Marvel à cet égard, c’est d'être parvenu à ouvrir un dialogue entre ces deux types de spectateurs. Les uns s’empressant de partager leurs connaissances sur les décennies de bandes dessinées ayant précédé le MCU afin d'expliquer certains détails après leur passage à l'écran, les autres trouvant des réponses à des questions qu’ils ne s’étaient encore jamais posées.
Et ce cinquième épisode, qui prenait d'autant plus place dans le néant, était particulièrement riche à ce niveau, entre l'apparition de la ruine du fameux hélicoptère de Thanos, la vision de Sylvie suggérant le dévoilement imminent de Kang le conquérant, une version miniature de Thor prisonnière d’un bocal, les nombreuses variations de Loki destinées à se trahir les uns, les autres, etc.
Nous pouvions d’autant plus compter sur la présence de Richard E. Grant en Loki « classique » et de l’alligator Loki pour complètement voler la vedette durant cette heure.
Les plus fins observateurs ont continuellement quelque chose de nouveau à se mettre sous la dent dans Loki, mais la grande qualité de la série, c'est qu’elle ne rend jamais la compréhension de ces détails obligatoire, laissant à chacun la chance de découvrir ce nouveau chapitre à son propre rythme.
Alors que Loki et Sylvie semblent de plus en plus se rapprocher de la vérité en ce qui a trait aux fondements de la TVA, tout porte à croire que les révélations et les réponses auxquelles nous aurons droit la semaine prochaine ne marqueront pas tant la fin d’une première saison qui, jusqu’ici, a largement rempli ses promesses, mais plutôt le début de quelque chose de beaucoup plus significatif.
Mais en n'ayant jamais mis la charrue avant les bœufs, en ayant toujours prôné la patience, Marvel a surtout su conférer une importance égale aux fondements du vaste univers qu’il a su bâtir au cours des treize dernières années, et à ceux de chaque récit unique qui le compose, et qui vient compléter les autres.
Et Loki, dans toute son exubérance, est définitivement une célébration de cet accomplissement.