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La finale anxiogène et troublante de Plan B marquera les esprits

La finale anxiogène et troublante de Plan B marquera les esprits

On vous l'a déjà dit quelques jours avant le début de sa diffusion, la série Plan B est définitivement à voir. Après seulement deux épisodes visionnés, nous étions déjà prêts à qualifier cette production audacieuse de petit bijou télévisuel, rien de moins. Voilà qu'à une semaine de la finale, nous sommes bien loin de changer notre fusil d'épaule. Plan B s'avère l'une des très bonnes séries produites dans les dernières années au Québec et la finale, percutante, marquera assurément les esprits. De quoi nous faire crier au génie.

Nous avons eu l'immense privilège de voir cette finale une semaine avant sa diffusion et, sans dévoiler le pot aux roses, nous vous assurons que cet épisode angoissant a de quoi faire réfléchir. D'une part parce que l'histoire plus que réaliste - en dépit d'une trame narrative fantaisiste - devient de plus en plus anxiogène, pour le public comme pour les personnages. D'autre part parce qu'il y a quelques revirements de situation, difficiles à prévoir, qui frappent l'imaginaire comme un véritable coup de poing. Enfin parce que les derniers dialogues « à la Inception », accompagnés d'un sourire narquois du personnage de Louis Morissette, ont de quoi faire sourciller et rendre perplexe. Plan B n'est assurément pas une série « facile », mais l'ensemble brille par son intelligence et son inventivité.

À ce compte, rendons à César ce qui revient à César. Jean-François Asselin signe l'excellente réalisation de ce projet d'ombre et de lumière. Sa caméra capte l'émotion et magnifie le travail des acteurs qui ne l'ont certainement pas eu facile, tant l'histoire est complexe avec tous ces aller-retour dans le temps. Dans le rôle principal, Louis Morissette livre sa meilleure performance en carrière avec ce personnage autocrate et possessif qui réussit malgré tout à être attachant dans son désir égocentrique de trouver le bonheur. Son évolution sur six épisodes demeure, pour nous, l'élément le plus marquant de la série. Quant à Magalie Lépine-Blondeau, elle illumine littéralement le petit écran, notamment dans ce dernier épisode où son personnage vivra l'impensable. On doit aussi saluer le travail d'Émile Proulx-Cloutier, en beau-frère rongé par une insatiable soif d'argent, et Fabien Cloutier, plus grand que nature dans la peau d'un frère aussi loyal que paumé.

Au final, il faut lever notre chapeau à tous les artistes et artisans qui ont planché sur ce projet, alors que rien n'était gagné d'avance. Ils ont réussi à nous prouver, à leur tour, qu'on peut faire de l'excellente télévision au Québec, et ce, en seulement six épisodes. Un tour de force! Séries+ devrait embrasser des projets de la sorte et en faire son moteur. C'est un souhait de notre part. On nous dit d'ailleurs de ce côté que les productions originales québécoises ne sont pas mises de côté pour toujours. Espérons-le, car ce Plan B devrait devenir un plan A pour le réseau.

En attendant, pas de raison de s'en priver, tous les épisodes de la série sont disponibles ici pour visionnement sur le Web. De la belle et grande télé, comme on l'aime!