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La dernière maison : Vieillir dans la dignité

Annie-Soleil Proteau dans La dernière maison.

La dernière maison est un projet immensément personnel pour la chroniqueuse Annie-Soleil Proteau, mais aussi une initiative par l’entremise de laquelle cette dernière désire surtout faire œuvre utile.

Le documentaire de 60 minutes aborde la question difficile du sort réservé aux personnes âgées lorsqu’elles deviennent moins autonomes. Placer celles-ci dans des résidences et des CHSLD « avant qu'il ne soit trop tard » est-elle vraiment la meilleure option?

Ou d’autres alternatives ne devraient-elles pas être explorées davantage afin de ne pas les déraciner de tout ce qu’elles ont connu et bâti, à un moment où ces repères prennent, justement, une tout autre importance?

« J’aimerais vraiment ça apporter ne serait-ce qu’une petite contribution pour essayer de faire changer les choses, et faire en sorte qu’on les écoute, nos vieux », lance d’emblée Annie-Soleil Proteau, avant de s’aventurer au cœur d’une problématique sociale que la dernière année nous a, évidemment, renvoyée en plein visage.

Le visage de la principale intéressée, lorsqu’elle s’adresse directement à la caméra, témoigne à lui seul de son empathie, de ses inquiétudes et de son amertume par rapport à cette cause.

Il y a quelques années, elle a pu observer les effets négatifs d’un changement aussi soudain et complet sur sa grand-mère, dont elle était très proche depuis sa plus tendre enfance, et dont la fin de vie fut, en quelque sorte, le point de départ du présent documentaire.

Mais même s’il traite d’un sujet particulièrement lourd en ne ratant pas une occasion de souligner ce qui ne fonctionne pas avec le système en place, La dernière maison demeure tourné vers l’exploration de solutions concrètes, réalisables, positives, mais malheureusement encore trop peu valorisées et mises de l’avant dans l’infrastructure sociale actuelle.

« Tout, dans notre système, est fait pour qu’on place les aînés dans des résidences, dans des CHSLD. Pour ceux qui veulent rester chez eux en ce moment, ça ne se peut pas », soutient-elle.

« Notre système n’est pas fait malheureusement pour garder les personnes âgées à domicile. Tout est fait pour les déraciner, et les envoyer loin de ce qu’ils aiment et de ce qu’ils connaissent. »

Annie-Soleil Proteau et son équipe prêchent dès lors par l’exemple en présentant les histoires inspirantes d’individus ayant pris un tout autre chemin pour offrir confort, soutien et tranquillité à leurs parents vieillissants. L’objectif étant, évidemment, que ces options plus humaines soient reconnues, mais aussi soutenues et développées davantage par l'État.

La dernière maison touche ainsi plusieurs cordes sensibles en abordant un sujet qui nous concerne tous directement d’une façon ou d’une autre, mais il le fait surtout en stimulant la réflexion, plutôt que de seulement susciter l'indignation.

« On n'arrête pas de parler de mourir dans la dignité. Mais quand est-ce qu’on va parler de vieillir dans la dignité? »

Telle est la question que pose habillement - et avec toute la sensibilité voulue - Annie-Soleil Proteau durant ces soixante minutes, soulignant justement que celles et ceux qui ont le pouvoir de changer les choses pour les aînés d'aujourd'hui, sont également les personnes qui bénéficieront le plus de cette évolution demain.

Le documentaire La dernière maison sera diffusé le dimanche 6 juin à 21 h 30, sur les ondes de TVA.

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