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Critique

Karl & Max : Que feriez-vous pour 2,6 millions $?

Karl & Max : Que feriez-vous pour 2,6 millions $?

Je l'avoue. Pendant le visionnement du premier épisode, je craignais qu'on nous offre un autre Hot Dog, version petit écran. Par contre, mes appréhensions se sont rapidement résorbées au fil des visionnements. Je devais regarder trois émissions de Karl & Max afin de me faire une idée générale de la production, j'en ai finalement écouté cinq, un bon signe et une réponse positive aux « cliffhanger » campés au début et à la fin de chacun des épisodes.

Karl & Max se déroule chronologiquement, mais avant le générique d'ouverture, on nous présente une scène d'un épisode subséquent dans laquelle les personnages se trouvent dans une situation périlleuse en nous indiquant de quel jour il s'agit, ce qui nous permet de situer grossièrement les évènements dans le temps. Cette idée en était une brillante puisqu'elle fait en sorte d'accrocher le spectateur avant même le début de l'intrigue. Les scénaristes, dont fait partie Charles Lafortune, ont aussi choisi d'installer un suspense irrésolu (couramment appelé « cliffhanger ») en conclusion de chacun des épisodes. Ce choix encourage le spectateur à poursuivre son visonnement en rafale, une bonne chose comme tous les épisodes sont disponibles simultanément sur le Club Illico.

Bien que les ficelles de l'intrigue sont parfois légèrement trop évidentes (notamment dans le premier épisode où on nous prend par la main pour nous faire comprendre la direction que prendra l'histoire), on finit par oublier les bassesses qu'emprunte le récit (peut-être nécessaire dans ce genre de comédie d'action grand public) et on se lance tête première dans les aventures de ces deux hommes ordinaires astreints à faire bien des courbettes pour de dangereux criminels.

Karl & Max raconte l'histoire de trois amis qui, pendant un voyage de pêche, découvre une voiture capotée dans un ravin et un sac d'argent contenant 2,6 millions $ en billets de banque. Après une longue discussion, les hommes décident de garder l'argent. Ils la cacheront pendant deux semaines, le temps qu'on les oublie, et viendront récupérer leur butin ensuite. Malheureusement, les choses ne se dérouleront pas exactement comme ils les avaient prévues...

Cela faisait longtemps que nous n'avions pas vu Charles Lafortune l'acteur. L'animateur s'en tire plutôt bien, tout comme Guy Jodoin qui, malgré la nigauderie de son personnage, arrive à nous le rendre attachant. Benoît Gouin fait un excellent tueur à gages; froid, intelligent et insensible. Nous ne sommes ici pas très loin du cliché, mais la manière dont l'acteur manoeuvre par ce poncif du criminel sans-coeur apporte une forme d'humour noir profitable au récit. D'ailleurs, ce récit qu'on croyait d'abord prévisible finit par se révéler audacieux. Les ficelles deviennent de moins en moins distinguables et les avenues qu'emprunte l'histoire finissent par nous surprendre.

Plusieurs ont tenté (au cinéma et à la télé) de faire ce genre de comédie d'action, mais personne (ou presque) n'y était encore parvenu. Karl & Max nous fait une proposition qui s'approche sérieusement de ce que nous espérions depuis longtemps : rire, action et suspense sous une même étiquette québécoise.