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Critique

Iron Fist de Netflix : Pas à la hauteur des autres productions de Marvel

Iron Fist de Netflix : Pas à la hauteur des autres productions de Marvel

Chacune des séries produites en collaboration entre Netflix et Marvel ont été couvertes d'éloges par les critiques. La série Daredevil est cotée 87 % sur Rotten Tomatoes, Jessica Jones s'en tire avec un impressionnant 93 % et Luke Cage frappe encore plus fort avec 96 %. Malheureusement, Iron Fist n'aura pas obtenu le même soutien de la part des professionnels que ses prédécesseurs et pour cause; il n'est pas aussi intense et addictif.

Les séries précédentes s'étaient démarquées notamment grâce à leurs vilains incroyables; on se souviendra longtemps de Wilson Fisk (Daredevil) et Kilgrave (Jessica Jones). Malheureusement, Iron Fist ne possède pas ce genre de méchants emblématiques. Les ennemis du héros changent au gré du vent. À un moment, il s'agit de ses amis d'enfance qui ont repris le contrôle de la compagnie de sa famille. Ensuite, c'est l'ancien partenaire d'affaires ressuscité de son père. Puis c'est « The Hand » , un groupe de dangereux criminels, déjà entrevu dans Daredevil, qui prend le relais. Cette confusion est palpable chez les téléspectateurs et déteint négativement sur l'ensemble de la série.

Si le héros avait suffisamment de charisme et de personnalité pour nous envoûter, peut-être que cet imbroglio au niveau de la construction des personnages ne nous importunerait pas, mais ce n'est malheureusement pas le cas ici. L'acteur Finn Jones s'efforce d'insuffler une profondeur et une sensibilité spirituelle à son personnage de Danny Rand, fraîchement de retour à New York après un séjour de douze ans dans un monastère bouddhiste situé dans une autre dimension, mais ses efforts sont vaincs. Iron Fist n'est pas suffisamment attachant pour attirer la sympathie de l'auditoire ni assez talentueux pour engendrer l'admiration. Mentionnons qu'on aurait aussi espéré des textes plus soignés. Les dialogues frôlent souvent l'insignifiance et manque de profondeur.

Cela dit, l'histoire n'est pas complètement dénuée d'intérêt. Les tribulations des actionnaires de la compagne Rand suscitent la curiosité et le récit gagne un nouveau souffle lors de l'arrivée de la secte criminelle « The Hand » (au cinquième épisode). Il faut dire que l'aspect de l'histoire concernant Colleen Wing - une superhéroïne spécialiste des arts martiaux - est particulièrement navrant. Son entêtement à ne pas vouloir aider Iron Fist devient rapidement agaçant. La comédienne Jessica Henwick n'étonne pas non plus par sa performance, qui s'avère très hermétique et froide. Et quand les scénaristes tentent d'injecter de l'amour dans la relation qu'elle entretient avec le héros, les choses deviennent encore plus lamentables.

À l'image des autres séries de la saga, les scènes de combat sont fort impressionnantes. Les chorégraphies sont intéressantes et la brutalité des coups n'est pas censurée ou atténuée. Mentionnons quand même qu'aucun combat n'est aussi étonnant que cette séquence dans le couloir en plan-séquence dans la première saison de Daredevil, qui avait ébloui autant la presse que le public.

Iron Fist n'est donc pas tout à fait le plaisir coupable qu'on souhaitait tant. Malheureusement, il faut passer par là pour apprécier la série The Defenders, qui mettra en scène les personnages découverts dans leurs séries indépendantes (Daredevil, Jessica Jones, Luke Cage et Iron Fist), à sa juste valeur.

**Nous avons vu les 6 premiers épisodes de la série, qui en compte 13 au total.