Guy Fournier s'est enflammé contre la société d'État mardi dans un texte intitulé « Radio-Canada se moque de nous », publié dans Le journal de Montréal.
Le chroniqueur déplore le fait que Radio-Canada décide de présenter ses meilleures séries sur ses chaînes spécialisées, plutôt que de les diffuser « gratuitement » sur les ondes hertziennes. « Les impôts que nous versons pour la télé publique et les publicités dont elle nous submerge ne suffisent donc pas? Il faut nous offrir la plupart du temps des émissions qui ne sont que du caquetage insignifiant », écrit-il.
À compter du 5 août, la série Anne, inspirée de l'oeuvre de l'auteure canadienne Lucy Maud Montgomery et ovationnée sur toutes les tribunes, sera diffusée sur les ondes de ARTV. Ainsi, seulement les personnes ayant un service télé par câble ou satellite pourront en profiter.
« Si vous êtes parmi les centaines de milliers de téléspectateurs qui reçoivent la télé gratuitement par ondes hertziennes ou les centaines de milliers d'autres qui n'ont que le service de base des distributeurs, oubliez Anne. Vous l'avez payée en partie par vos impôts, mais Anne est réservée aux abonnés d'ARTV. Tous les autres fidèles de Radio-Canada devront se contenter de L'épicerie et de l'insipide Indice UV en reprise. »
Mentionnons qu'il s'agit là d'une nouvelle façon de fonctionner dans le monde de la télévision. Le groupe TVA, par exemple, a présenté sa série Blue Moon (notre critique) sur le Club Illico, puis sur AddikTV avant de la diffuser (enfin!) sur sa chaîne généraliste. La série policière Victor Lessard (notre critique ici) subira d'ailleurs un sort similaire.
Il faut s'habituer, la télé change et les diffuseurs tentent de s'adapter... Mais le point de M. Fournier se trouve davantage au niveau de la « mission » de Radio-Canada, de son statut prestigieux de société d'État. C'est une question qui mérite d'être soulevée. Radio-Canada devrait-elle agir comme les autres ou pas?
Précisons quand même que série sera aussi diffusée ultérieurement sur ICI Radio-Canada Télé.