*** Note importante : Si vous n’avez pas vu la finale du 1er avril, nous vous conseillons de cesser votre lecture maintenant. Le texte suivant contient des révélations sur des éléments importants de l’intrigue.
L'épisode du 1er avril était le dernier de la série 19-2. Lors de ses trois ans d'existence, 19-2 a été l'une des émissions les plus écoutées au Québec. L'idée originale de Réal Bossé et Claude Legault est entrée dans les salons des téléspectateurs et en a pris plus d'un droit au coeur. On se rappellera longtemps de cet épisode de la tuerie dans l'école qui, en plus d'être un tour de force de la part d'un réalisateur exceptionnel (le plan-séquence de Podz a fait de lui une légende ni plus ni moins), a touché beaucoup de Québécois qui se rappelaient - trop bien - des évènements semblables advenus dans leur cour.
Cette troisième et dernière saison de 19-2 a été à la hauteur des deux précédentes. Intensité, émotion, surprise, consternation, angoisse et humour ont fait partie de cette récente mouture. Le plus grand coup de théâtre que nous ont offert Bossé et Legault fut définitivement cette mort subite du personnage d'Amélie (quoique cette béatitude qui emplissait la vie de Chartier était plutôt suspecte. On s'imaginait bien qu'un malheur viendrait entacher cette félicité, mais nous n'étions pas allés jusqu'à envisager le décès de la femme qui portait son enfant, nous n'étions pas à ce point sinistre...).
Il y a eu aussi cette descente aux enfers du personnage de Berrof. Dès les premiers épisodes de la première saison, les auteurs nous ont laissé croire que le policier d'origine bulgare n'était pas tout à fait droit. Des agents de la SQ enquêtaient sur lui et ont convaincu Chartier qu'il pourrait bien être la taupe, recherché par tout le corps policier. Jusqu'à cette troisième saison, les spectateurs croyaient que les enquêteurs faisaient fausse route, mais on leur a démontré que Berrof était véreux et hérétique. Réal Bossé a été particulièrement exceptionnel au cours de cette dernière saison qui le mettait au premier plan. Il est parvenu à nous faire aimer Berrof malgré ses erreurs, malgré ses entêtements et ses défauts évidents.
Les auteurs nous ont présenté deux hommes fragiles, à bout de souffle, défaits par les affres de l'existence qui ont rendu leurs badges et leurs armes de bon gré et conjointement pour clore une aventure dont on se souviendra longtemps.
Ce dernier épisode n'en était pas un particulièrement flamboyant comme on aurait pu s'y attendre. Les auteurs nous ont présenté deux hommes fragiles, à bout de souffle, défaits par les affres de l'existence qui ont rendu leurs badges et leurs armes de bon gré et conjointement pour clore une aventure dont on se souviendra longtemps. Ils ont choisi la sobriété plutôt que l'éclat, et on ne peut que les remercier d'avoir pris cette sage décision. Parfois, le sensationnalisme est futile. La tempérance est une qualité rare dans un monde en recherche constante d'une vaine frénésie.
19-2 a marqué l'imaginaire québécois, et nous ne pouvons qu'être fiers que les policiers du 19 soient entrés dans nos salons et aient bouleversé, à leur façon, nos existences.
Prenez soin de vous autres...