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Euphoria : Aucune leçon retenue

Zendaya dans Euphoria.

Euphoria effectuait son grand retour, ce dimanche 9 janvier, avec tous les moments de malaise et les spirales autodestructrices auxquels nous pouvions nous attendre. Surtout, ce nouveau tour de piste s’annonce d’ores et déjà beaucoup plus impitoyable et violent. Si une telle chose est possible.

Ce n’est d’ailleurs pas anodin que ce premier épisode ait été consacré à Fezco et à son parcours, compte tenu de la note sur laquelle s’était terminée la première saison. L’introduction (qui a dû coûter un certain montant à réaliser si ce n’est que pour les droits musicaux), a mis en relief de façon délirante la vie de gangster de sa grand-mère, que le jeune homme a dû perpétuer à un très jeune âge en compagnie du petit frère dont il a hérité.

La direction photo moins onirique, plus sombre, et aux couleurs plus délavées que clinquantes, a aussi contribué à mettre en évidence l’état d’esprit, les préoccupations et les nouveaux dangers (et leurs conséquences beaucoup plus sérieuses et tangibles) vers lesquels se dirigent l’intrigue et les personnages. 

Quelque chose d’inquiétant bout déjà sous tout ce qui a été présenté dans cette première heure, entre la réconciliation entre Jules et Rue, la consommation excessive de stupéfiants et la quasi crise cardiaque de cette dernière, les nombreux excès de la fête du Nouvel An, la prise de conscience de Cassie après l’hilarante séquence de la salle de bain, et le côté sociopathe de plus en plus affirmé de Nate.

L'auteur Sam Levinson a d’ailleurs donné d’excellentes scènes à l’acteur Jacob Elordi afin de consolider le statut de son personnage parmi les plus détestables du paysage télévisuel actuel.

Puis, après avoir passé une bonne partie de l’épisode à discuter calmement avec Lexi (seul individu équilibré de la série), l’heure du règlement de compte a sonné peu après le coup de minuit, et Fezco a fait payer à Nate les conséquences de la visite des policiers qu'il avait orchestrée à son appartement.

Une scène d’une grande brutalité qui a évidemment refroidi les ardeurs de tous ceux présents sur les lieux, et que Rue a su résumer en un mot parfaitement choisi, et prononcé sans la moindre émotion : « Damn », elle qui, à l’instar des téléspectateurs, n’allait certainement pas pleurer sur le sort de celui qui a tourmenté l’élue de son coeur avec tant de cruauté. 

Chose certaine, à la vue de cette première heure, Euphoria désire encore pousser la provocation et la réflexion tout en les nourrissant l'un de l'autre. L'effet de surprise de la première saison est maintenant passé. Mais après avoir oscillé dangereusement sur le bord de la falaise pendant huit épisodes, la chute semble maintenant de plus en plus inévitable, et nécessaire.

Un retour en force. Et le mot est faible.

Un nouvel épisode d'Euphoria est disponible tous les dimanches à 21 h, sur Crave.