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Entrevue : le parcours inusité de Jeanick Fournier

Depuis plus de vingt ans, Jeanick Fournier vivait sa passion pour la musique en chantant dans les mariages et dans les bars en parallèle d'un poste de préposée aux bénéficiaires. Sa vie, elle l'avait choisie, l'acceptait et l'aimait. « Et quand même que je chanterais juste à l’église, moi ce que je veux, c’est chanter. Je l’envoyais dans l’univers. Et l’univers m’a répondu. »

Oui, le destin de la Saguenéenne s'est vu transformé - mais non par magie. C'est sa voix angélique, son positivisme et son courage qui lui auront permis de se faire connaître du public au tournant de sa cinquantaine, alors qu'elle remportait la compétition Canada's Got Talent en 2022. En plus de repartir avec la somme de 150 000 $, elle obtenait un contrat de disque avec Universal Music Canada, lui permettant de se consacrer pleinement à sa nouvelle carrière. La vie de la maman monoparentale, qui vivait dans un 4 1/2 avec ses deux enfants trisomiques au moment de s'inscrire à la compétition, n'a plus jamais été la même.

S'intéressant au parcours unique de la chanteuse, une série documentaire intitulée Jeanick Fournier - L'histoire d'une voix débarque sur la plateforme Vrai dès le 19 mars. Notre équipe s'entretenait à ce sujet avec l'artiste, qui navigue avec authenticité dans sa nouvelle réalité.

« J’ai une mission sur la terre, c’est de faire du bien et de démystifier la différence. De m'ouvrir sur ma réalité, que les gens voient aussi que je ne suis pas juste la chanteuse, que je suis une maman, la différence que les enfants font... Ce que je suis aujourd’hui, c’est beaucoup avec leur complicité et grâce à eux. Les gens vont pouvoir voir tout ça, comprendre. J’ai toujours été transparente avec le public, puis les gens me disent beaucoup sur la rue : " Tu nous inspires, tu nous fais du bien, reste comme tu es", bien tout va être là. »

La première année, c’était fou. C’était du beau rêve, c’était parfait. J’étais tellement faite pour ça, j’étais rendue là dans ma vie. Mais il y en avait tellement, que je ne me souviens pas de tout. Tu sais, toujours de l’adrénaline, toujours de l’adrénaline, toujours de l’adrénaline. Je disais : je sors la tête de l’eau, je reprends trois grandes respirations et on repart. "OK, on est prêts!". Je ne me déposais pas vraiment. Mais fallait que je le fasse, fallait le vivre.

« Une chance que j’ai mon amour, une chance que j’ai les enfants, une chance que j’ai ma garde rapprochée, j’ai toujours la belle équipe autour de moi qui fait que je reste groundée. Et je leur ai dit aussi, si vous voyez que je bifurque, que j’ai l’air à m’enfler la tête ou quelque chose, je vous invite à me ramener. »

« J'apprends à recevoir dans cette carrière-là ». Son précédent emploi aux soins palliatifs et ses défis personnels lui auront appris de précieuses leçons d'humanité, qui lui servent dans sa vie. « De profiter du moment présent puis d’apprécier, beaucoup. Combien de gens j’ai accompagnés qui ont pris leur retraite et ont dit : ''J’aurais dont dû, j’ai ramassé mon argent toute ma vie pour arriver là, mais je n’en ai pas profité, pis r’garde, je suis malade". On l’entend souvent. Ils m’ont beaucoup laissé ces messages-là. Le premier message que j’ai eu comme ça, c’est mon père qui est décédé, il avait 47 ans, moi j’avais 20 ans à ce moment-là. Il disait : "Apprécie les oiseaux qui chantent et le lever du soleil, le coucher du soleil" et de rester bien. Parce qu’on ne sait pas demain. Et la vie c’est aujourd’hui. »

Avec la santé, c'est d'ailleurs ce qu'elle se souhaite, « de continuer d’apprécier mon moment chaque jour. Que la vie m’apporte toujours les bonnes personnes autour de moi pour graviter là-dedans et d’avoir toujours mes enfants, mon amour et mes proches en santé. Mais que la vie m’amène toujours au bon endroit. Pouvoir être à la rencontre du public le plus possible. J’aime ça moi faire du bien aux gens pis d’être avec eux et chanter avec les gens. On partage et on échange, ce qui m’aide à grandir. Ça me nourrit beaucou »

La chanteuse n'en revenait toujours pas d'être au cœur d'un documentaire. « Les documentaires, on fait ça quand ça fait 15-20 ans qu’on a une carrière... C’est un autre cadeau! », disait-elle, émue. « C’est un héritage que je vais pouvoir laisser à mes enfants, ma famille, un beau souvenir pour moi de voir comment les enfants grandissent, puis de montrer aux gens qui je suis encore plus. »

Jeanick Fournier, une femme de coeur à découvrir absolument. Les 8 épisodes de 30 minutes seront disponibles sur Vrai dès mardi.

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