Alors que les bouleversements se multiplient souvent devant comme derrière la caméra, il fait bon parfois de se déposer, de voir le temps ralentir et de pouvoir apprécier la beauté d'un moment offert à la télévision. C'est le cas avec la nouvelle compétition télévisée Piano public, que Télé-Québec propose sur ses ondes cet automne, une nouveauté qui agit tel un véritable baume à tous les maux.
Dès le premier épisode, tourné aux abords du fleuve près de l'Amphithéâtre Cogeco à Trois-Rivières, les juges Viviane Audet et Gregory Charles, accompagnés du juge invité Daniel Lavoie, ont entendu onze pianistes présenter leurs couleurs. Entre les jeunes prodiges et les autodidactes; entre les pianistes professionnels ou ceux qui jouent de cet instrument par pur plaisir; entre le jeune élève appliqué ou la grand-maman qui s'exécute pour le bonheur de ses petits-enfants; entre les mélodies de Ravel et la trame sonore des Simpsons, il y a tant à entendre et à découvrir.
Alors que les notes virevoltent à l'écran, il est facile de se laisser emporter par la béatitude que cette émission procure, malgré l'aspect compétitif. En outre, ce qui va s'avérer le plus intéressant dans ce nouveau concept, ce n'est pas nécessairement de connaître le gagnant, mais plutôt de découvrir le piano sous toutes ses coutures et l'histoire d'amour qui relie toujours cet instrument à ses interprètes.
« Toutes les histoires sont belles, sont humaines. Ce show-là, c'est une compétition à échelle humaine dans un parc. Avec un piano, un public », nous confirme Viviane Audet, qui a elle-même fait paraître récemment un sublime album intitulé Le piano et le torrent, devenu la trame sonore de notre quotidien. La juge nous explique que le piano est un instrument qui s'est démocratisé dans les familles québécoises depuis longtemps. « Tout le monde a une histoire de famille avec un piano », lance-t-elle avant d'ajouter « On a des gens au Québec qui s'intéressent au piano, qui ont cette sensibilité, il y a comme une éducation qui s'est faite dans les dernières années. C'est sûr qu'on est prêts à recevoir des choses comme ça, on est ferrés, on est capables. » C'est probablement aussi parce que cet instrument va jouer dans notre nostalgie collective qu'il provoque autant de réactions.
Moi, je suis vraiment la gardienne de la liberté. Parce que moi-même, quand je compose, quand les gens viennent voir mon spectacle, ce n'est pas ce qu'ils entendent exactement sur la cassette .Je suis vraiment plus dans le moment présent, puis ce que j'ai envie de leur transmettre, c'est que tu as le droit de tout faire. - Viviane Audet
En écoutant les commentaires des juges, de vrais passionnés de cet instrument, vous comprendrez qu'ils ne sont pas là pour détruire personne, mais plutôt pour encourager ces belles histoires d'amour musicales. Gregory Charles, dont la réputation de prodige n'est plus à faire, profite de chaque instant pour féliciter, encourager et accompagner. Sous ses airs angéliques, Viviane Audet se montre plus difficile à convaincre et certains de ses choix vous surprendront sans doute. Elle s'avère passionnante à écouter, et se montre à la fois sensible, compétente et charismatique. Elle nous promet en outre des moments très émouvants : « Bien sûr! On a tourné hier et j'ai pleuré deux fois », nous lançait-elle lors de l'événement de la rentrée de Télé-Québec. « Les histoires de ces pianistes-là sont hallucinantes. Parce qu'on est avec du monde où il y a des gens qui ont des ambitions de faire ça dans la vie, mais on est aussi avec cette femme-là, par exemple, qui a 30 ans. Elle étudie en musique à l'université, le piano classique. Elle a eu un gros accident de la route. Elle arrête ses études et elle ne touche plus au piano, jusqu'à notre émission. »
Fanny Bloom, Coeur de pirate, Jean-Michel Blais, Alex Nevsky et Louis-Jean Cormier viendront prêter main-forte aux juges dans les prochains épisodes
Ces parcours humains, où la musique s'entrelace avec les écueils et les bonheurs de la vie, vous en découvrirez plusieurs à Piano public. Et ce qu'il y a de plus beau, c'est qu'ils sont tous susceptibles de vous toucher, de vous faire frémir et de vous émouvoir. Dans une ère où la vie va toujours trop vite, cette nouveauté s'impose comme l'exutoire musical parfait, où se déposer une fois par semaine.
Fidèle à son mandat d'accessibilité, Télé-Québec offre gratuitement les épisodes de Piano public sur la plateforme Telequebec.tv. Une occasion en or de rattraper le premier épisode si vous l'avez manqué. La diffusion télé se fait les samedis à 21 h à Télé-Québec.





