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Critique et galerie de photos

Demain des hommes : Bienvenue dans la ville du hockey

Il n'y aura pas de 2e saison pour Demain des hommes

En ces temps de vache maigre côté séries télévisées québécoises, l'Extra d'ICI tou.tv débarque avec une nouvelle offre très intéressante qui vaut assurément le coup d'oeil. Plus encore, alors que les Canadiens ont fait patate et ne se sont pas rendus en série, Demain des hommes arrive juste à point avec son récit qui baigne dans l'univers du hockey, ce qui pourrait bien sustenter pour un temps les amateurs de notre sport national. Si ce n'est pas votre cas, pas besoin de détourner le regard : cette série a tout pour plaire à un large public.

Demain des hommes s'invite dans la ville fictive de Montferrand, petit patelin de région emporté par la ferveur du hockey junior, alors que la talentueuse équipe des Draveurs a tout pour l'emporter. Ils sont venus de partout à travers le Québec, voire d'ailleurs, pour composer cette équipe forte et bigarrée. Parmi les équipiers, certains, moins fortunés, peinent à arriver et doivent concilier le hockey et les emplois à temps partiel. D'autres, plus chanceux, ont la vie plus facile. Puis, il y a ceux dont la popularité et le succès ont gangrené en arrogance. C'est le cas de Zach Walker, joueur vedette qui vit le rêve de tous depuis qu’il a été repêché par les Blues de St-Louis. Avec eux, un coach de la vieille école, qui gueule et s'énerve tout le temps, et un assistant-coach plus moderne, mais efficace, font la pluie et le beau temps.

Il faut peu de temps à l'intrigue chorale pour s'installer dans Demain des hommes, alors qu'on s'intéresse au quotidien de ces athlètes imparfaits et des gens qui gravitent autour du Club. Ils ont tous une histoire à raconter et tous les personnages s'imposent avec profondeur et nuances. Les textes de Guillaume Vigneault - qui propose ici sa première série dramatique originale - visent dans le mille et ne sombre pas dans le « téléromanesque ». L'auteur réussit à illustrer à merveille l'importance du hockey chez nous, où les gérants d'estrade pullulent et les principaux intéressés sont soumis à une très grande pression populaire, sans trop s'enfarger dans les clichés. La caméra en mouvance d'Yves-Christian Fournier est particulièrement efficace pour présenter les vies effrénées de tous. Plus intéressant encore que les joutes sur la glace, qui sont très bien captées, ce sont les joutes qui se déroulent en coulisses qui captivent. Les échanges survoltés entre les deux coachs, dont les méthodes s'entrechoquent, valent le détour, tout comme les accrochages entre coéquipiers.

Pour livrer le tout, on a droit à une distribution épatante. En tête d'affiche, Normand D'Amour règne avec ses colères épiques dans le vestiaire des joueurs. Le caméléon Émile Proulx-Cloutier s'avère encore infaillible. Son personnage déraciné, qui cherche à se reconstruire avec sa fille après une séparation, est aussi touchant que vrai. La jeune distribution qui les accompagne est percutante. Dans la peau du frondeur Zach Walker, Joey Scarpellino est parfait. Son personnage pourrait bien recevoir la monnaie de sa pièce. À ses côtés, notons le travail intéressant d'Antoine Pilon et Alexandre Bourgeois. Alexis Martin, Roger Léger, Juliette Gosselin, Samuel Gauthier, Marianne Fortier, Sophie Nélisse, Catherine de Léan, Mahée Paiement, Pascale Desrochers, Karine Lemieux, Marie-Chantal Perron, Louis Champagne et plusieurs autres complètent le portrait.