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Critique

Daredevil, saison 2 : Aussi sombre, aussi violent, aussi efficace

Daredevil, saison 2 : Aussi sombre, aussi violent, aussi efficace

Alors que Wilson Fisk, alias le Kingpin, joué par Vincent D'Onofrio, avait impressionné par son flegme et sa carrure lors des treize premiers épisodes - engendrant stupeurs et tremblements -, l'équipe d'auteurs de la série a choisi de nuancer ses nouveaux protagonistes afin d'en faire à la fois des alliés et des antagonistes de Matt Murdock.

Après avoir été conquis par ce 
Daredevil
mystérieux, ténébreux et belliqueux que nous a proposé Netflix en 2015, nous étions impatients de retrouver ce personnage complexe au sein de nouvelles aventures. C'est donc fébriles que nous avons visionné les sept premiers épisodes de cette deuxième saison qui ramène les éléments de la mouture originale qui nous avaient charmés et propose un rapport différent et intéressant au vilain.

Dans la deuxième saison de Daredevil, il n'y a pas de méchants à proprement parlé. Alors que Wilson Fisk, alias le Kingpin, joué par Vincent D'Onofrio, avait impressionné par son flegme et sa carrure lors des treize premiers épisodes - engendrant stupeurs et tremblements -, l'équipe d'auteurs de la série a choisi de nuancer ses nouveaux protagonistes afin d'en faire à la fois des alliés et des antagonistes de Matt Murdock. D'abord, le Punisher, interprété par Jon Bernthal, nous est présenté comme un tortionnaire sans âme ni coeur qui arpente Hell's Kitchen dans une quête de vengeance jamais assouvie. Au fil des épisodes, on découvre la tragédie qui l'a affligé et les raisons pour lesquelles il tue sans nuance. D'autre part, on rencontre une Elektra (Elodie Yung) sensuelle et manipulatrice qui utilise les aptitudes de Murdock à ses propres fins. On devine peu à peu le danger qu'elle peut représenter pour Matt et sa bande.

Lugubres, pesantes, hostiles, froides, les directions photo et artistique de la série entrent dans une signature noire et inquiétante qui rappelle parfois l'univers des
Batman
de Christopher Nolan.

Au niveau visuel, la seconde mouture de Daredevil est dans le même esprit que celui de la première saison et de l'esthétique de Jessica Jones, aussi de Netflix. Lugubres, pesantes, hostiles, froides, les directions photo et artistique de la série entrent dans une signature noire et inquiétante qui rappelle parfois l'univers des Batman de Christopher Nolan. Il y a peut-être davantage d'éléments traditionnels du superhéros dans cette mouture que dans la précédente. Ces longs travellings révélant la présence d'un ennemi ou du protagoniste tapi dans l'ombre ou ces costumes typés issus de l'univers de la bande dessinée (on s'ennuie parfois du morceau de vêtements noirs que Murdock se mettait sur la tête, plutôt que ce masque cornu au regard rubescent) s'apparentent davantage aux Avengers de ce monde qu'aux héros plus marginaux qu'étaient ceux de Kick-Ass par exemple.

L'une des séquences qui avaient marqué le plus lors des premiers épisodes avait été celle lors de laquelle Daredevil affrontait des dizaines d'assaillants dans le couloir d'un bloc appartement. Les chorégraphies rigoureuses et la réalisation en plan-séquence avaient ébahi les téléspectateurs friands d'action. Sachant cela, l'équipe de production a reproduit cette intensité dans une autre scène de combat aussi frénétique (sinon plus que l'autre) à la fin du troisième épisode de la deuxième saison. Ce n'est pas le temps d'aller remplir votre bol de popcorn, soyez-en avertis!

Les corps à corps, les fusillades très physiques et les bagarres sanglantes sont encore une fois l'une des principales qualités de la série. Des scènes très graphiques avaient marqué l'imaginaire des fans lors de la première saison (on se rappellera de Wilson Fisk qui éclate la tête d'un homme contre la portière d'une voiture) et nous avons droit, à nouveau, à ce genre d'altercations sauvages dans la nouvelle saison. Encore une fois, également, on retrouve ces pointes d'humour sarcastiques qui nous font rire jaune... et noir. Le personnage de Foggy, bien que plus tourmenté ici, apporte encore cet aspect comique bienvenu.

Si vous avez aimé la première saison de Daredevil, celle-ci ne devrait pas vous décevoir. Bien qu'il faut, encore une fois, au moins deux épisodes pour bien établir la trame et convaincre le spectateur, ces treize nouveaux épisodes (bien que, rappelons-le, nous n'en avons vu que la moitié) proposent, une fois de plus, des dizaines d'heures de divertissement de qualité.

Mentionnons que la deuxième saison de Daredevil est disponible en version anglaise et française dès le vendredi 18 mars prochain.