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Critique

Daredevil de Netflix : sombre réalité

Daredevil de Netflix : sombre réalité

*** Seuls les cinq premiers épisodes nous ont été fournis pour un visionnement de presse. 

Les superhéros ont véritablement pris d'assaut la télévision. Chaque réseau généraliste a sa série de superhéros, Marvel et DC Comics sont partout et de tous les instants. Netflix n'est donc pas à l'avant-garde en nous invitant, avec Daredevil, à plonger dans cet univers.

Dans cette proposition, on fait la connaissance de Matt Murdoch, avocat non voyant de jour, justicier masqué la nuit. Dès les premières minutes, on se retrouve dans un espace-temps post-Avengers, alors que New York a été ébranlé par la présence d'extra-terrestres. Matt Murdoch, enfant, y a été victime d'un accident qui lui permettra ultérieurement de devenir Daredevil : il a perdu la vue et ses sens ont été augmentés considérablement. Voilà les prémisses de cette série. Puis, on se transporte instantanément dans le présent, alors que Matt Murdoch fait ses premiers pas en tant qu'avocat. Sur son parcours, il fera la rencontre de Karen Page qui sera importante pour la suite. Les autres personnages centraux viendront par la suite.

Avec Daredevil, Netflix a fait le pari de mettre de côté l'esthétisme « bédéesque » au profit d'un réalisme foudroyant.  D'emblée, tout y est sombre, le héros masqué emprunte une voix d'outre-tombe, le costume fait maison est des plus ordinaires et les conflits sont crédibles. On sent l'influence de Batman Begins. Les méchants sont ici des escrocs à cravates qui trempent dans le trafic d'enfants et les fraudes immobilières. On instaure dès lors une distance avec ce qui se fait sur les autres plateformes. On aura la chance de voir le héros se développer, à la fois dans la lumière et dans l'ombre, alors qu'on fait des retours dans le passé pour expliquer le personnage. La caméra est toujours active, sans être hyperactive, on mélange les teintes sombres à des couleurs chatoyantes en arrière-plan. Les scènes de combat, peu nombreuses, sont exceptionnelles. Il y a d'ailleurs une de ces scènes, dans le deuxième épisode, qui est marquante : un combat ultra-réaliste, chorégraphié à la perfection, une scène d'anthologie. Avis aux âmes sensibles, Daredevil n'est pas pour tous. La violence y est brutale, magnifiée, parfois choquante.

Charlie Cox, qui donne vie au héros principal, nous fait oublier en une seconde le souvenir médiocre de Ben Affleck dans le costume rouge. Ses acolytes, Deborah Ann Woll, Elden Henson et Rosario Dawson, sont tout aussi intéressants à regarder. Mais ce qui captive d'autant plus, c'est le vilain qu'incarne Vincent D'Onofrio, Wilson Fisk. Si on ne le voit qu'à compter du troisième épisode, il fascine dès lors par sa complexité, son charisme et ses visées inquiétantes.

En cinq épisodes, je n'aurai pas eu la chance de voir le superhéros revêtir le costume rouge qui le caractérise. Et je doute pouvoir le voir avant la fin de la première saison. Mais une chose est certaine, on ne peut cesser le visionnement après 5 épisodes. C'est donc une bonne chose que la série soit maintenant disponible sur Netflix pour une écoute intégrale. Je m'y replonge dès ce soir, pour continuer d'en apprendre plus sur ce justicier plus complexe qu'il n'y paraît, mystérieux et captivant. Un autre coup de maître pour Netflix!