TVA souhaite visiblement frapper un grand coup avec Chaos, une nouvelle série aussi forte en rebondissements qu'en drames de tous genres et de toutes magnitudes.
Comme l’indique l’idéateur et producteur Josélito Michaud, il s’agit d’une histoire qui a un début et une fin. Il n’y aura pas de deuxième saison. Au bout de dix épisodes, nous serons fixés par rapport au sort de tous les personnages, et nous devrions avoir trouvé des réponses à l’ensemble de nos questions.
Nous sommes invités ici à suivre les parcours de différents individus qui s'entrecroisent à l’occasion du dernier spectacle de la tournée de leur idole Invo (Simon Morin). Mais pendant ce concert tant attendu, deux bombes explosent coup sur coup dans la salle, tuant et blessant plusieurs personnes présentes dans l'assistance.
Quelques jours après la tragédie, les survivants et les proches des personnes décédées essaient tant bien que mal de recoller les morceaux, sachant pertinemment que rien ne sera jamais plus pareil.
Il est difficile de juger une production comme Chaos après en avoir vu seulement deux épisodes. La série est construite comme un casse-tête dont nous devons rassembler les pièces une à une en n’ayant qu’une vague idée du portrait d'ensemble qui sera révélé à la toute fin.
En nous faisant anticiper le drame durant la majeure partie du premier épisode, Chaos pique déjà notre curiosité. Entre la relation tendue entre Invo et son frère, une courte idylle entre deux fans, plusieurs deuils et une enquête policière, l’intérêt du spectateur pour la suite des choses dépend entièrement de son désir de découvrir la vérité.
Et à cet égard, les deux premiers épisodes livrent la marchandise, nous tenant en haleine, nous offrant quelques solides performances (en particulier de Simon Morin et de Christian Bégin), et abordant les répercussions bien différentes que peut avoir un tel drame d’un individu à l’autre.
Certaines décisions scénaristiques, notamment en ce qui a trait au dévoilement rapide d’informations autour desquelles d’autres séries auraient tenté de maintenir le mystère un peu plus longtemps, en disent long sur ce que les auteurs ont voulu accomplir, sur le genre d'idées et de pistes vers lesquelles ils désirent réellement diriger notre attention.
Lors du dévoilement de la série, Josélito Michaud s’est dit particulièrement intéressé par la thématique du destin, dressant un parallèle plus que pertinent avec les attentats du 11 septembre 2001.
« Je me souviens du World Trade Center, je me souviens d’avoir entendu que quelqu’un n’y avait jamais mis les pieds [auparavant] et qu'il est mort. L’autre, il est là tous les jours, et ce jour-là il n’y va pas. Le destin qui épargne, l’autre qui frappe, ça me fascine beaucoup », a-t-il expliqué.
Le récit navigue d’ailleurs à travers d’importantes zones grises où notre jugement hâtif de certains personnages sera appelé à évoluer d’épisode en épisode. Chacun d’entre eux a quelque chose à cacher, et gageons que certains hasards nous seront présentés sous un angle totalement différent d’ici quelques semaines. Et l'inverse pourrait être tout aussi vrai.
« Tout n’est pas noir, et tout n’est pas blanc. On va comprendre plus on avance, plus ces personnages se définissent. On va comprendre pourquoi ils ont dû agir comme ça », souligne Josélito Michaud.
Il y a également une volonté assez claire d’explorer les coulisses du show-business - un milieu avec lequel le principal intéressé est évidemment on ne peut plus familier -, traitant particulièrement des inévitables effets de la célébrité sur les relations interpersonnelles et sur l’ego.
Bref, Chaos ne manque certainement pas d’ambitions. Et même si l’échantillon dévoilé demeure assez mince, la construction de l’univers, l'imposante distribution, le rythme, et la mise en scène (même si parfois exagérée) nous laissent croire que tout a été minutieusement planifié.
Il ne nous reste plus qu’à écouter pour découvrir ce que la série et ses personnages ont à nous dire.
Les dix épisodes de Chaos seront diffusés le mardi à 21 h à compter du 14 septembre, sur les ondes de TVA.