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Critique

Après le déluge : Une série pertinente, nécessaire et, surtout, captivante

Après le déluge
4.0
Notre critique

Le coup de poing au visage dont la télé avait besoin.

« Au Québec, on fait de la bonne télé », c'est un énoncé qu'on attend souvent, et ce ne pourrait être plus vrai dans les dernières années alors qu'en plus de produire des séries originales et novatrices, on propose des oeuvres diversifiées, rejoignant ainsi une audience composite, et riche. Après le déluge brille au sein d'une programmation québécoise toujours plus audacieuse et pertinente.

La série aborde le difficile quotidien de jeunes issus de différentes communautés dans un quartier chaud de Montréal. C'est une perspective à laquelle les téléspectateurs ont rarement eu droit. On suit l'histoire de Maxime Salomon (Penande Estime), une policière qui prend sous son aile quatre jeunes au passé trouble en les initiant au MMA (Arts martiaux mixtes) afin de leur éviter un casier judiciaire. Cette pratique ne plaît pas beaucoup à l'entourage et aux patrons de Maxime, mais la jeune femme reste persuadée que cette manière cathartique d'aborder les problèmes pourrait être la solution au cercle vicieux de la violence.

La distribution, essentiellement formée de nouveaux visages, vous jettera par terre, par le biais d'une clé de bras bien maîtrisée. En tête de peloton, Penande Estime, droite et fière, en impose. D'emblée, on voue respect et affection à son personnage, habité d'un désir puissant de changer les choses. Blanche Massé réussit à rendre touchante une protagoniste froide et belliqueuse, Steve Diouf Felwin nous intrigue, autant qu'il nous émeut, et Érika Suarez apporte lumière, fraîcheur et humour à ce récit incisif. Marilyse Bourke incarne une mère malade psychologiquement qui n'hésite pas à lever la main sur sa fille. Le jeu investi de la comédienne vous donnera des frissons.

C'est d'ailleurs par une scène violente entre mère et fille que s'amorce la série. On sait, dès lors, que cette coproduction de Zone 3 et ZAMA n'est pas pour les âmes sensibles. Mara Joly, qui a écrit et réalisé le projet, réussit malgré tout à trouver la bonne balance entre présenter la dure réalité et épargner les téléspectateurs. Il n'y a pas d'exagération ni de censure dans l'oeil de Joly, c'est une représentation humaine et honnête d'une vérité trop souvent ignorée. Ses plans inspirés, ses éclairages obnubilant et son montage affuté engendrent l'émotion, tout comme ses dialogues, saisissants.

Qu'on ait vécu ou non la réalité dépeinte dans Après le déluge, on ne peut qu'être bousculé par sa violente authenticité. Cette série mérite votre attention, toute votre attention.

Les six épisodes seront présentés dès le jeudi 14 septembre à 21 h sur les ondes de Noovo.