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Andor : Plus que « du contenu pour du contenu »

Andor

Pour commencer, un bonne nouvelle : en termes d'écriture et de mise en scène, les premiers épisodes de la série Andor sont à des années lumières de la catastrophe qu’était Obi-Wan Kenobi.

Tony Gilroy (qui avait coécrit le scénario de Rogue One: A Star Wars Story) est de retour aux commandes de cette production Disney+ qui se déroule, évidemment, avant les événements du film de 2016.

Sans être transcendant, nous sentons néanmoins rapidement qu’un grand soin a été accordé à la façon dont les nouveaux recoins de cet univers archi connu sont présentés à l’écran, dont les personnages sont introduits et développés, et dont les luttes sociales et de pouvoir sont mises en place.

L'univers présenté n'a rien de reluisant. Tout paraît en décrépitude, tout semble tenir avec de la broche. Mais c'est également de ce milieu ouvrier carburant à la débrouillardise, mais aussi à l'espoir, que finit par jaillir la première démonstration de solidarité de la série.

La question demeure néanmoins toujours à savoir si l’étalement par Disney d’autant de contenus liés à l’univers Star Wars ne fait pas plus de bien que de mal à la franchise en bout de ligne.

La vision de cette galaxie lointaine, très lointaine, que nous offrait la trilogie originale était en soi assez limitée, nous donnant le soin d’imaginer tout ce qui pouvait se tramer aux quatre coins de ladite galaxie entre les forces rebelles et celles de l’empire.

Mais depuis 2015, l’obsession d'expliquer et de mettre en images chaque virgule de chaque mention des scénarios originaux a tendance à rendre l’ensemble beaucoup moins mythique et unique qu’autrefois.

La première scène d’Andor, par exemple, pourrait très bien être confondue avec celle d’une production s’inspirant d’un autre classique de la science-fiction, soit Blade Runner.

Nous y retrouvons Cassian Andor (Diego Luna) cherchant sa sœur au milieu d’un quartier urbain malfamé et d’un bordel intergalactique. Une altercation avec un représentant des forces de l’ordre le met rapidement dans de beaux draps, et le pousse progressivement à se cacher parmi les forces de la résistance. 

C’est d’ailleurs à la naissance de la rébellion que s’intéresse plus particulièrement la série. Contexte oblige, Andor a un ton beaucoup plus sombre et sérieux que ce à quoi nous avons été habitués par Lucasfilm au cours des dernières années. Une approche qui permet d'autant plus à l'équipe technique de présenter des images beaucoup plus léchées et empreintes de sens que leurs prédécesseurs.

Andor prend également son temps pour installer ses enjeux dramatiques. Il faut attendre en soi jusqu’au troisième épisode, lors de l’arrivée du personnage aux multiples facettes interprété par le toujours excellent Stellan Skarsgaard, pour voir le récit prendre véritablement son envol.

La proposition saura-t-elle se hisser à la hauteur de ses ambitions par la suite? Seul le temps nous le dira.

Pour le moment, celle-ci laisse paraître des idées et des détails remplis de promesses, même si elle s'aventure un peu trop en terrain connu sur le plan dramatique. Le chemin pourrait aussi être long et ardu jusqu'au douzième et dernier épisode de cette première saison. Nous ne pouvons plus qu'espérer que Tony Gilroy et ses acolytes ont su trouver leur inspiration entre ambitions formelles, respect et (surtout) compréhension des traditions, et désir de renouveau.

Andor débarque sur la plateforme Disney+, ce mercredi 21 septembre.