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On jase avec...

Philippe Bond : Nom de famille et sex-appeal d'un agent secret

Philippe Bond s'ouvre sur sa relation avec sa blonde et son bébé à naître

Au tout début de son « nouveau » spectacle (comme il a fait plus de 150 représentations, les guillemets sont de mises), Philippe Bond précise qu'il a appris certaines choses de son premier one man show, et qu'il a désormais établi des règles que son public se doit de respecter afin que tous jouissent d'une expérience agréable. On savait donc qu'en entrevue, on se devait de respecter quelques préceptes, notamment :

  1. Ne pas raconter de mauvaises blagues
  2. Ne pas faire de rires de cochon
  3. Ne pas lui « pogner la poche »
  4. Sachez que nous avons respecté toutes ces règles...

    Depuis Les 400 coups, émission de gags qu'il a animée à TVA au printemps dernier et qui a atteint des cotes d'écoute faramineuses, Philippe Bond s'est hissé au rang de superstar québécoise. Il est pour plusieurs (dont moi) l'un des meilleurs humoristes de stand-up au Québec. Le rapport particulier qu'il établit, soir après soir, avec son public, ses qualités exceptionnelles de raconteur et son imprévisibilité font de lui un incontournable.

    Nous avons eu envie d'en apprendre davantage sur ce personnage coloré qui a le nom de famille et le sex-appeal d'un agent secret.

     LES BARS

    Comme beaucoup d'humoristes, Philippe Bond a lancé sa carrière dans les bars et les cabarets. « 
    De 2002 à 2007, il y a un bon 5 ans où j'ai fait des bars, mais pas à peu près. Deux, trois par semaine, à courir d'un bord puis de l'autre. Il y a des soirs où j'étais à Sherbrooke, le lendemain j'étais à Gatineau, puis à Québec. Ce n'était pas payant mais j'en faisais beaucoup donc j'arrivais à gagner ma vie »,
    raconte-t-il.

    « J’aimais ça, c’était fait sur le rough. Il y a des endroits où les soirées étaient bien établies, mais mettons « Au vieux loup de mer » à Matane, où il y avait 20 personnes qui étaient là pour moi et 10 soûlons qui étaient là depuis 12h, c’était plus tough. »

    « En 2007-2008, j'ai fait un show dans un bar avec Louis-José, et il m'a proposé de partir en tournée avec lui. J'ai répondu oui immédiatement. »

    PHIL BOND, LE RACONTEUR

    « J'ai découvert mon style à la radio. Un soir je donnais un show au Club Soda et le directeur de la programmation d'Énergie en Outaouais m'a proposé d'être humoriste au show du matin. Il me demandait de faire des personnages, un peu comme les grandes gueules parce que c'était la grosse mode dans ce temps-là. Je trouvais ça tough et je scorais pas nécessairement. Mais il y a des matins où je ne préparais rien et je racontais des anecdotes, et ça marchait beaucoup mieux. J'ai aussi essayé d'écrire certains numéros d'actualité, mais ça marchait moins. Quand j'arrivais sur scène et que je racontais ma fin de semaine avec mes neveux, tout le monde se pissait dessus. C'est à la radio que j'ai découvert que j'étais un raconteur et aujourd'hui, je ne fais que ça. »

    ÉNERGIE

    «
    Louis-José a définitivement aidé ma carrière, mais Radio Énergie à Montréal a été un tremplin incroyable aussi. Dès que j'avais un show à Montréal ou en banlieue, j’en parlais à la radio et les billets se vendaient comme ça. Par contre, dès que je m'éloignais un peu; Québec, Saguenay, l'Abitibi, la Côte-Nord, dans un endroit où l'émission que je faisais à la radio n'était pas diffusée, c'était plus difficile.
    »

    L'IMPACT DE LA TÉLÉ

    «
    Quand j'ai commencé à faire de la télé, quand V m'a proposé « Allume-moi » et « The Price is Right », j'ai vu le changement sur la vente de tickets. À V les cotes d'écoute que je faisais c'était 600 000, c’était excellent, mais là j'arrive à TVA et je rejoins jusqu’à 1,8 million de personnes! Jusqu'à présent, j'ai vendu 100 000 billets de mon show, et ça fait même pas un an que j'ai commencé ma tournée. J'avais vendu 170 000 billets en trois ans et demi avec mon premier one man show.
    »

    DÉPART DE V POUR TVA

    « 
    Peu importe ce qui est sorti dans les critiques, il fallait être un imbécile pour ne pas dire oui à ce show-là. De toute façon, j’avais déjà dit à ma gérante que je ne faisais pas de saison 3 d’Allume-moi. Ça m'a fait plus de quoi d'arrêter The Price is Right que Allume-moi. Les filles de la 2e saison d'Allume-moi m'ont vraiment achevé. J’ai une soeur que j’ai vu se préparer pour aller veiller dans les bars avec 2-3 amies de filles qui prenaient la salle de bain chez nous et qui se crêpaient les cheveux… Là, j'en avais 30, plus celles qui étaient en stand-by, j'en avais 40 toutes les fins de semaine.
     »

    «
    Quand on m'a offert Les 400 coups sur un plateau d'argent, j'ai dit : Go, et je suis parti. Je faisais déjà des coups en tournée et à mes chums en voyage. Je le faisais déjà pas de budget, et là on me donnait 50 à 100 000 $ par émission pour faire des mauvais coups.
    »

    AU PRÉSENT DU SUBJONCTIF

    Après avoir fait 5 ans de radio, Philippe Bond a décidé de prendre une pause pour se concentrer sur la scène. « 
    Ça fait 5 ans et demi que je me lève à 5h du matin et que je suis claqué. Faque là, je recommence à vivre. Juste dans ma voix, je le sens. Je me promène beaucoup et me lever à 3h30 et commencer à travailler à 5h30 c'était vraiment tough, j'avais pu de voix après 3-4 shows
    . »

    « 
    Quand j'ai annoncé à Énergie que je ne revenais pas le matin, ils ont été un peu shakés, et ils m'ont demandé si je m'en allais de l'autre côté, mais je leur ai dit que je lâchais pour respirer, pour vivre. Ils m'ont demandé de rester quand même dans la famille. Je leur ai dit que je ne pouvais pas être là du lundi au vendredi. Les lundis, mercredis je joue au hockey avec ma gang de chums d'enfance, et les jeudis, vendredis, je suis en show tout le temps. Il restait les mardis. Je ne voulais pas faire tous les mardis. Je leur ai donc dit que je ferais quelques mardis. Ça faisait moins l’affaire d’Éric (Salvail), il aurait aimé ça que je sois là plus souvent, et des fois il m'appelle et me demande quand je reviens.
    »

    Philippe Bond précise également qu'il aimerait beaucoup jouer à la télé ou au cinéma. «
    On m'a envoyé deux scénarios, dont un qui m'intéressait vraiment, mais à l'époque j'étais très occupé et je n'avais pas le temps de m'embarquer dans un tournage. Mais là, présentement, ce serait un timing parfait...
    ». Donc avis aux producteurs : Phil Bond est disponible et prêt à se lancer dans l'interprétation!

    On souhaite bonne continuation à Philippe Bond, un humoriste de talent, franc et culotté, qui apporte un vent de fraîcheur au sein de notre télévision et au monde de l'humour québécois.