En 2013, Michel Barrette a marqué l'actualité en s'imposant pour sauver un jeune homme qui voulait mettre fin à sa vie, du haut d'un pont de Montréal. Comme il avait lui-même vécu la même détresse plusieurs années auparavant, l'humoriste était déterminé à sauver cet inconnu.
Douze ans plus tard, celui-ci revient avec émotion sur ces événements traumatiques, dans le cadre d'un entretien à coeur ouvert avec la journaliste Marie-Ève Tremblay.
Fidèle à lui-même, le conteur replonge dans ces événements avec authenticité, expliquant comment cette histoire a marqué sa vie, mais aussi la vie de bien d'autres.
Écoutez son récit bouleversant en cliquant ici.
Ce faisant, l'humoriste nous donne des nouvelles de ce jeune homme, qui a été sauvé grâce à cet élan d'altruisme.
Il raconte : « Au bout d'une heure, il voulait sauter, il voulait, il voulait. En plus, c'était dangereux parce qu'il était accroché, les deux talons sur le bord de la pièce de métal. Comme il pleuvait, c'était glissant. J'avais même enlevé mes bracelets et ma montre. J'avais essayé de passer mes mains entre les barreaux en me disant, s'il veut sauter, je pourrais accrocher sa cheville pour l'empêcher de tomber. Ça n'aurait pas marché, mais je ne savais plus quoi faire. Et là, il y a les hélicoptères, les policiers, on ferme le pont, le trafic est bloqué. Et là, il commençait à s'excuser : "Je ne voulais pas déranger tout le monde". Et le policier a dit, au bout d'une heure : "Tu sais quoi? Je suis certain que si toi, moi et Michel, on allait s'asseoir dans une brasserie - peut-être qu'il était huit heures le matin - et qu'on jasait devant une bonne bière, on trouverait une solution à ce que tu vis." Il nous a regardés, il s'est tourné. Et là, il a fait un move, j'étais sûr qu'il sautait. J'étais certain qu'il sautait. Non, il n'a pas sauté. Il s'est mis à quatre pattes sur le dessus des barrières anti-suicide. Il s'est fait un peu... ça referme vers le centre. Il a rampé, il m'a sauté dans les bras. J'ai pu le saisir, je l'ai accompagné dans l'ambulance jusqu'à l'hôpital. On s'est occupé de lui, on s'est occupé de moi. »
Il en profite pour donner des nouvelles de cette personne, plusieurs années après les événements : « Et depuis le temps, à chaque anniversaire de cette date-là, il m'envoie des photos de ses enfants qu'il n'avait pas à l'époque. Il me parle de sa carrière. Il me remercie. »
Il ajoute : « C'est un gars formidable, avec une carrière. Vous le rencontrez, vous ne savez pas que ce gars-là était dans un désespoir pareil. »
Encore aujourd'hui, nous souhaitons remercier Michel Barrette pour cette dose d'espoir qu'il a su donner, grâce à sa bravoure et son empathie naturelle.
Il conclut son récit ainsi : « Je ne suis pas un héros du tout. J'ai juste vécu quelque chose. Mon événement à moi, l'événement du jeune qui dans les deux cas on fait que moi, je suis encore vivant et que le jeune est non seulement vivant, mais il a une vie et il a des enfants. Si ça peut aider les gens à changer d'idée, c'est formidable. Et là, je te le dis, je suis tellement content. Je ne me suis pas mis à brailler. J'ai fini mon discours. C'est la première fois que je réussis à en parler sans craquer. »


