Publicité
Stars

Le bouleversant documentaire Je suis : Céline Dion vous habitera longtemps

Je suis : Céline Dion
4.0
Notre critique

Un documentaire sincère et percutant, qui vous habitera longtemps, tant certaines scènes sont difficiles à regarder.

Si je ne peux courir, je marcherai. Si je ne peux marcher, je ramperai.

Alors que l'on pensait avoir tout vu du grand livre ouvert qu'est la vie de Céline Dion, la chanteuse franchit un nouveau jalon avec le documentaire I Am : Celine Dion (Je suis : Céline Dion en version sous-titrée en français), une incursion brute, voire parfois brutale, dans son véritable quotidien de femme, de mère et d'artiste. Comme on le sait depuis un certain temps, la star est atteinte d'une rare maladie auto-immune affectant son système nerveux central, le syndrome de la personne raide, ce qui l'a d'ailleurs tenue à l'écart des grandes scènes depuis plus de quatre ans.

Les symptômes, vraiment inquiétants, ont commencé à faire leur apparition il y a bien plus longtemps, il y a près de 20 ans pour être juste. Sclérosant la vie de la diva, qui s'est engoncée dans un tissu de secrets pour cacher ses faiblesses, la maladie a tranquillement progressé, jusqu'à invalider le quotidien de la chanteuse. C'est une Céline Dion sans fard, sans artifices, qui se présente à nous dans ce documentaire signé Irene Taylor, déterminée à s'ouvrir avec sincérité et authenticité à ses chers fans, pour faire cesser le cercle vicieux du mensonge.

Je ne peux pas faire ce que je veux, je suis prisonnière.

La proposition s'avère bouleversante à tous les points de vue. Comme Céline Dion fait partie de notre ADN québécois, il est difficile de la voir diminuée comme elle l'est dans ce documentaire à hauteur de femme, digne et poignant. On la retrouve dans sa maison de Las Vegas, entourée de ses fils Nelson et Eddy, dans une vie rendue plus lente par la maladie et ses aléas. Malgré tout, Céline veut avancer et veut un jour remonter sur scène, ce pour quoi elle déploie tous les efforts pour y arriver. Son quotidien est donc teinté des multiples rencontres avec les intervenants qui l'aident à prendre du mieux, comme ce physiothérapeute qui l'encourage à retrouver une certaine mobilité, elle qui avait à un certain point pratiquement perdu l'usage de ses jambes. Allongée sur une chaise longue dans sa gigantesque cour, alors qu'elle écoute la musique de la cantatrice Maria Callas, Céline est touchante dans sa fragilité. Lorsqu'elle présente les ravages de la maladie sur sa voix, il est impossible de ne pas l'accompagner de nos larmes.

Fidèle à elle-même, même si la situation est plus que difficile et contraignante, la star conserve le sourire et se montre plus qu'avenante avec son entourage, qu'elle semble chérir plus que tout. En ce sens, le documentaire est constamment ponctué de moments d'humour, qui agissent comme un véritable baume à travers les scènes dramatiques. On revisite aussi la carrière de la chanteuse à travers des archives que l'on redécouvre sous une nouvelle lumière, celle de la maladie qui a progressivement amené Céline à modifier ses comportements sur scènes. Entre son enfance modeste, sa rencontre avec René Angélil, la naissance de ses enfants et ses moments phares sur scène, ce documentaire a beaucoup de nostalgie à offrir aux adeptes.

À cela s'ajoute la visite fascinante d'un entrepôt (pratiquement un musée), où Céline accumule depuis des années des objets marquants de sa vie et sa carrière, que ce soit costumes, souliers, souvenirs, décorations, dessins d'enfants et plus encore.

Ce documentaire d'Irene Taylor est construit en crescendo et nous réserve le moment le plus dérangeant pour la toute fin, lorsque Céline est victime d'un spasme causé par la maladie. Insoutenable, la scène nous présente la femme alors qu'elle ne peut plus bouger ni parler, complètement démunie et apeurée. Son visage, crispé par la douleur à ce moment-là, a de quoi hanter longtemps. Plusieurs personnes ont d'ailleurs fait un choc vagal lors de la première montréalaise du documentaire, en regardant Céline souffrir à l'écran. Percutant. Plus personne ne pourra remettre en doute, après cette scène, l'absence sur scène de Céline.

Pourtant, quelques minutes après cette crise, elle se relève, forte et fière, emportée par une chanson que lui fait jouer son physiothérapeute. Comment ne pas admirer cette femme incroyable, qui a consacré toute sa vie à la scène, maintenant privée de son principal instrument. Au-delà de notre désir de la revoir un jour chanter, Céline Dion ne suscite que respect et vénération, par son courage, sa résilience, sa ténacité et son amour des autres. Derrière la chanteuse, il y a une femme admirable, à qui nous vouerons toujours un grand attachement.

Le documentaire I Am : Celine Dion (Je suis : Céline Dion en version sous-titrée en français) sera offert sur Prime Vidéo à compter du 25 juin prochain. C'est à voir sans faute!