La maison de disques Dare To Care a annoncé ce matin qu'elle mettait un terme au contrat du musicien Bernard Adamus suite à des allégations d'inconduites sexuelles. Les détails ici.
Comme des gens ont laissé entendre que l'entreprise était au courant des impairs de la star et l'a protégée sournoisement, le patron de la boîte, Eli Bissonnette, a quitté son emploi en précisant ceci sur Facebook :
« J’ai lu les dénonciations sur les réseaux. J’ai été indigné. J’ai eu honte de ne pas avoir agi plus tôt. [...] Est-ce que j’étais au courant des rumeurs le concernant? Oui. Est-ce que j’ai déjà essayé de creuser pour comprendre à quoi on faisait face? Oui, mais pas assez. Est-ce que je savais tout? Non. Est-ce que j’ai déjà essayé de faire taire qui que ce soit? Non. Est-ce que j’ai déjà versé une somme d’argent pour faire taire quelqu’un? Jamais de la vie ; je n’aurais pas pu me regarder dans le miroir. Est-ce que j’ai pris la décision de continuer à travailler avec Bernard Adamus? Oui. Est-ce que c’était une erreur? Oui. Je la dénonce et l’assume. » Voyez son message complet au bas de l'article.
Coeur de Pirate est l'une des artistes associées à ce label. Elle est donc ébranlée par les évènements des dernières heures et a cru bon de réagir sur les réseaux sociaux : « J'ai du mal à trouver les mots pour expliquer ce qui est en train de se passer en ce moment. Pour vrai, j'en pleure.
Déjà, je fais partie de ce milieu depuis que j'ai 18 ans. J'ai été cueillie un peu par hasard par quelqu'un qui a cru en moi, et en qui j'ai donné toute ma confiance. On a fait des grandes choses ensemble. Je suis directement liée à son succès et au succès de sa boîte, j'ai financé pas mal de projets au final, grâce à mon travail. C'est correct, j'aime ça pouvoir aider. J'aime à travailler. J'aime ça paver le chemin pour du renouveau. Mais mon travail, mes efforts, ma réussite ne devrait pas servir à nourrir le mal, les secrets, les abus de pouvoir, les artistes qui n'ont franchement pas d'affaire là.
J'ai longtemps voulu croire la personne qui a cru en moi, et je me sens coupable de l'avoir fait. Un moment donné ça suffit. En tant que personne qui a vécu des agressions sexuelles à plusieurs reprises dans ma vie, je peux pas rester là à rien faire, à soutenir un système ancré dans un patriarcat toxique. Je suis exténuée.
Je salue les incroyables employés qui ont travaillé pour moi, qui vont reprendre les rennes.
Force aux victimes, c'est compliqué de devoir revivre ça mais ce qui se passe va détruire un système qui n'a plus lieu d'être et ça c'est incroyable. »
Les Soeurs Boulay ont aussi réagi, annonçant qu'elles quittaient Dare to Care Records. « Nous tenons aussi à remercier tous et surtout toutes les employés qui nous ont épaulées au courant de ce long voyage. Elles n'ont rien demandé et n'ont pas à porter le fardeau du label et, surtout, des personnes fautives. »