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En deuil de son conjoint, Micheline Lanctôt blâme le système de santé dans une lettre déchirante

Première du film Frontières

Son conjoint, Marshall Chrostowski, décédé le 10 mai dernier, Micheline Lanctôt prend aujourd’hui la parole pour interpeller le ministre de la Santé, Christian Dubé.

Dans une entrevue et une lettre ouverte, intitulée « Le système de santé est détraqué, Monsieur Dubé! », toutes deux publiées dans le quotidien Le Devoir, la célèbre comédienne et réalisatrice blâme directement le système de santé défaillant pour la mort de son amoureux des dix dernières années, parti à l’âge de 86 ans des suites d’un cancer. Des propos à glacer le sang qui, espère-t-elle, trouveront écho chez nos élus.

« L’homme qui est entré à l’hôpital le 21 avril était âgé de 86 ans, mais fort, vigoureux, pleinement conscient et fonctionnel. L’homme qui en est ressorti n’était plus que l’ombre de lui-même, toujours conscient, mais hâve, affaibli, anxieux et peinant après son souffle », a écrit dans sa missive au Devoir la dame qui vient de franchir le cap des 76 ans et qui n’a jamais eu l’habitude de mâcher ses mots.

Micheline Lanctôt raconte dans sa lettre ouverte au Devoir que son partenaire a été hospitalisé une première fois en novembre dernier pour l’ablation d’une tumeur cancéreuse au poumon gauche, dans une unité de soins intensifs où régnait le chaos. Elle revient ensuite sur une séquence d’événements à faire frissonner, ayant mené à la fin de vie de son conjoint : retour de la toux et manque d’écoute des médecins, mauvais diagnostics alors que son homme était « parqué dans le couloir d’une urgence saturée et bruyante où il ne [peut] pas se reposer », la COVID-19 qui frappe, services inadéquats ( « C’est moi qui change ses draps et ses serviettes et qui veille à ses besoins »), manque de communication avec le personnel soignant, difficulté à obtenir un masque pour le malade, annonce officielle du retour du cancer aggravé par la COVID et du fait que l’homme n’en a plus que pour quelques jours à vivre…

« Monsieur le Ministre Dubé, on peut dire que l’hôpital a tué mon conjoint (…) Votre ministère doit revoir de toute urgence ses plans de réforme pour éviter que de telles iniquités se produisent. En attendant, j’ai perdu l’être qui m’était le plus cher au monde, et dans des conditions indignes de sa grande âme », conclut Micheline Lanctôt dans Le Devoir.

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