On connaît maintenant la nature du mal qui affligeait Charles Tisseyre cet automne, et qui l’a obligé à s’absenter de son émission Découverte pendant plusieurs semaines. L’animateur de 73 ans a subi un accident vasculaire cérébral (AVC), le 7 octobre dernier, qui aurait pu connaître un tragique dénouement si l’homme n’avait pas été pris en charge rapidement.
Monsieur Tisseyre a raconté sa mésaventure à sa collègue Annie Durocher, à l’émission de fin d’après-midi Le 15-18, à ICI Première, mercredi, où il tient généralement une chronique. Il a tenu à partager son expérience pour faire œuvre utile, informer les gens des symptômes d’un AVC et, surtout, indiquer quel comportement adopter en pareille situation.
Le chevronné communicateur a expliqué comment son AVC est survenu. Il était alors en train de faire des chèques, lorsqu’il a soudainement été pris d’une certaine confusion, et est devenu incapable de distinguer où il devait écrire quoi sur le papier. « J’étais devenu confus, mais je ne m’en rendais pas compte. J’ai mis ça sur le compte de la fatigue. »
Une sieste de 20 minutes ne l’a pas rendu plus alerte, et c’est son fils Charles-Alexandre (Charlot pour les intimes), débarqué de Rimouski pour passer le week-end chez ses parents, qui a quelques minutes plus tard remarqué que son père déparlait et tenait des propos décousus, confondant notamment le chat de son fils avec un cheval, et l’hôpital avec un aéroport. « Il m’a dit : "Papa, es-tu en train de faire un AVC?" », a relaté Charles Tisseyre à Annie Durocher. « Il n’avait jamais vu son père comme ça. Je ne faisais pas de blagues! »
L’homme de télévision a alors eu le réflexe d’avaler une Aspirin, qui aurait pu dissoudre le caillot de sang à l’origine de l’AVC. « Et pas plus de 20 minutes plus tard, je suis redevenu moi-même. Mon flux langagier est redevenu normal, je ne cherchais plus mes mots... »
Charles Tisseyre a mis en garde les auditeurs de ne pas faire comme lui. Si de tels symptômes se présentent, il ne faut pas banaliser l’événement et l’attribuer à la fatigue, mais plutôt appeler le 911 rapidement et se faire conduire à l’hôpital en ambulance. Même l’Aspirin aurait pu être une mauvaise idée, car un AVC peut être causé par un caillot, mais aussi par une hémorragie cérébrale, que le comprimé pourrait empirer.
Il a fallu une heure et quart en ambulance, dans le trafic, pour que Charles Tisseyre soit finalement admis à l’hôpital, où il a rapidement été pris en charge, et où, au département de neurologie, on a identifié la source de son accident vasculaire cérébral, une plaquette qui a bloqué un vaisseau sanguin responsable de la faculté du langage.
« J’ai été extrêmement chanceux, parce qu’on sait qu’un AVC peut être gravissime. Dans bien des cas, ça tourne vraiment mal, sauf si on peut aller à l’urgence rapidement et qu’on puisse vous donner un anticoagulant puissant », a conclu un Charles Tisseyre toujours aussi sage et gentleman, qui a été hospitalisé, et qui par la suite a été suivi par une orthophoniste pendant sa convalescence.