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Éditorial

On vous donne notre opinion sur le plus récent spectacle de Martin Matte

Martin Matte

Nous étions curieux. Après les critiques acerbes que l'humoriste avait reçues au printemps dernier, nous nous demandions si ce nouveau one-man-show , intitulé Eh la la...!, était aussi terrible que le racontait les journalistes de la métropole. Comme Martin Matte terminait sa tournée au Centre Vidéotron, nous en avons profité pour nous faire notre propre opinion sur la question.

D'abord, soulignons que ce troisième spectacle en carrière n'est pas du tout l'échec que certains ont décrit. D'un point de vue très personnel, je peux même affirmer avoir préféré cette proposition à Condamné à l'excellence datant de 2007 (il sera malheureusement impossible pour Matte de dépasser l'efficacité du spectacle Histoires vraies (2000) dans lequel nous découvrions un personnage qui ne ressemblait à rien de ce que nous connaissions).

Dans Eh la la...!, Martin Matte se remet dans la peau de cet irascible présomptueux. On aurait certes espéré que le personnage évolue davantage, un peu comme François Bellefeuille a su transformer son alter ego, mais il n'a pas beaucoup changé depuis sa dernière apparition dans Les beaux malaises. L'humoriste n'a pas innové beaucoup non plus au niveau de la structure de son spectacle. Certains gags deviennent donc rapidement prévisibles (comme lorsqu'il manipule le public en lui faisant croire qu'il s'ouvre sur un passage dramatique de sa vie personnelle) et le ton, redondant. Reste que tous ses aspects font partie de la signature de Martin Matte et s'il avait modifié drastiquement son style pour se renouveler, son public aurait été déçu...

Il faut dire que Matte fait preuve d'une grande maîtrise sur scène et il n'y en a pas deux comme lui pour dépasser les limites sans qu'on lui en tienne rigueur. On ne peut pas bouder notre plaisir pour quelques lieux communs. Eh la la...! n'était (parlons au passé puisqu'il ne reste plus qu'une seule représentation à ce one-man-show) peut-être pas à la hauteur de la réputation de Martin Matte, mais ce n'était certainement pas non plus « le minimum syndical » que certains ont décrit.

Soulignons que le Centre Vidéotron était à moitié rempli dans sa formule concert, ce qui nous amène à nous demander si l'amphithéâtre de Québecor était un choix judicieux pour clore la tournée. Peut-être garderait-on un souvenir plus favorable de celle-ci si elle s'était terminée dans une petite salle comble que dans une immense salle trop vide... Mais, j'imagine que c'est une question de point de vue.